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Crash en Ukraine: les enquêteurs examinent les corps, stockés dans un train

Le train à bord duquel se trouveraient, selon des employés et des locaux, les corps des passagers du vol MH17 à Torez, dans l'est de l'Ukraine, le 20 juillet 2014.

Le train à bord duquel se trouveraient, selon des employés et des locaux, les corps des passagers du vol MH17 à Torez, dans l'est de l'Ukraine, le 20 juillet 2014. - -

Trois jours après le crash du vol MH17, des experts néerlandais se sont rendus à bord du train où les séparatistes pro-russes avaient stocké les dépouilles, dimanche, près du site du crash, dans l'est de l'Ukraine.

Trois jours après le crash du vol MH17, l'équipe d'enquêteurs envoyée par les Pays-Bas a enfin pu examiner les corps des victimes, lundi matin. Leurs dépouilles avaient été déposées dimanche à bord d'un train à Torez en Ukraine, une zone située près du site de la catastrophe mais contrôlée par les séparatistes pro-russes.

Un masque sur le visage, accompagnés par des représentants de l'OSCE, les enquêteurs ont ouvert les cinq wagons qui étaient censés être réfrigérés, mais apparemment ne l'étaient pas, une très forte odeur de corps en décomposition faisant vaciller certaines personnes, y compris parmi l'escorte des rebelles.

"Le stockage des corps est de bonne qualité", a cependant brièvement déclaré Peter Van Vilet, expert médico-légal hollandais, responsable de la mission dans l'Est, au milieu de 50 hommes en armes devant la gare de Torez. La délégation a ensuite annoncé qu'elle se rendait sur les lieux du crash.

272 corps retrouvés

Aux Pays-Bas, le Premier ministre hollandais Mark Rutte a déclaré que l'objectif de son pays était de faire partir les trains vers le territoire contrôlé par l'Ukraine, de préférence la grande ville voisine de Kharkiv.

"Les séparatistes ont dit que les observateurs internationaux doivent être présents au départ du train. Les experts hollandais sont des observateurs internationaux, ils peuvent remplir ce rôle", a-t-il ajouté.

L'Ukraine est prête à confier la coordination de l'enquête internationale sur le crash de l'avion, probablement abattu par un missile, aux Pays-Bas, "le pays qui a le plus souffert", a déclaré lundi à Kiev le Premier ministre Arseni Iatseniouk.

"Nous avons trouvé 272 corps (sur 298), 251 sont déjà dans le train réfrigéré. (...) Nous sommes prêts à envoyer tous les corps à Amsterdam" pour procéder à leur autopsie et à toutes les expertises indépendantes nécessaires, a ajouté Arseni Iatseniouk au cours d'une conférence de presse.

La Russie nie avoir donné des systèmes de missiles aux insurgés

Le président ukrainien Petro Porochenko a par ailleurs demandé à ses forces d'interrompre leurs opérations autour du site du crash du vol MH17, a rapporté lundi l'agence Interfax-Ukraine.

"J'ai donné l'ordre: dans un rayon de 40 km du lieu de la tragédie les militaires ukrainiens doivent incessamment interrompre leurs opérations et s'abstenir d'ouvrir le feu", a dit Petro Porochenko en rendant visite lundi à l'ambassadeur de Malaisie à Kiev.

La Russie a par ailleurs démenti lundi avoir fourni aux insurgés prorusses des systèmes de missiles Bouk, soupçonnés d'être à l'origine du crash du vol, comme l'en accusent Kiev et Washington. "La Russie n'a pas fourni aux insurgés de systèmes de missiles Bouk ou d'autres types d'armement et de matériel militaire", a affirmé le général Andreï Kartapolov de l'État-major des forces russes au cours d'une conférence de presse au ministère russe de la Défense.

V.R. avec AFP