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Crash du MH17: combats meurtriers dans l'Est, malgré la recherche des victimes

Les enquêteurs internationaux ont repris les recherches dimanche sur le site du crash MH17, en Ukraine.

Les enquêteurs internationaux ont repris les recherches dimanche sur le site du crash MH17, en Ukraine. - -

Autour du site du crash du Boeing malaisien, forces ukrainiennes et rebelles se sont engagées à un cessez-le-feu mais on y entend régulièrement des explosions . Les recherches, abandonnées samedi, ont repris ce dimanche.

De nouveaux combats meurtriers entre forces ukrainiennes et séparatistes prorusses agitaient dimanche l'Est de l'Ukraine, malgré la poursuite des recherches des victimes du crash du vol MH17.

Au total, les affrontements dans l'Est de l'Ukraine ont fait plus de 1.100 morts selon l'ONU depuis le début en avril de l'offensive de Kiev, qui s'est intensifiée depuis un mois. Les forces ukrainiennes progressent et tentent s'isoler les séparatistes dans leurs bastions de Donetsk et Lougansk.

Autour du site du crash du Boeing malaisien, forces ukrainiennes et rebelles se sont engagées à un cessez-le-feu mais on y entend régulièrement ces derniers jours des explosions dans le lointain.

Une petite équipe d'experts internationaux, qui s'était rendue samedi dans une partie du site à la recherche d'une partie du fuselage du Boeing, a préféré rebrousser chemin, les tirs à l'arme lourde semblant se rapprocher.

Retour sur les lieux dimanche

Les principales recherches engagées depuis vendredi par des dizaines d'experts se sont poursuivies malgré tout. Une centaine de spécialistes des polices néerlandaise et australienne, dont la mission a été à de multiples reprises repoussée par les affrontements, sont de nouveau arrivés sur les lieux dimanche, selon l'OSCE qui les encadre.

Vendredi et samedi, ils ont pu retrouver des restes humains des victimes et des effets leur appartenant, qui ont été transportés par un véhicule réfrigéré à Kharkiv, en territoire contrôlé par Kiev plus au nord avant d'être rapatriés aux Pays-Bas en vue d'être identifiés.

Le travail minutieux, entrepris avec l'aide de chiens renifleurs dans la campagne ukrainienne, sous la surveillance d'insurgés armés, s'annonce complexe plus de deux semaines après la catastrophe du 17 juillet qui a conduit à une flambée des tensions internationales.

Kiev accuse directement les insurgés prorusses d'avoir abattu le Boeing de la Malaysia Airlines, qui transportait 298 passagers dont 193 Néerlandais, avec un missile fourni par Moscou. Plus de 200 cercueils avaient déjà été rapatriés dans les jours suivant la catastrophe, comme les boîtes noires.

Le drone interdit de voler

Les séparatistes n'ont pas autorisé l'utilisation d'un drone de la police australienne sur le site, ce qu'a dénoncé le porte-parole militaire ukrainien comme un preuve que les insurgés "ne sont pas intéressés par une enquête objective".

"L'utilisation du drone aurait permis de découvrir de nouvelles preuves et d'établir que le territoire est miné", a dénoncé un porte-parole militaire, Andriï Lyssenko. "Il aurait pu révéler que les terroristes (les séparatistes, ndlr) sont à l'origine des tirs qui ont interrompu le travail de la mission" samedi, a-t-il ajouté.

L'onde de choc qu'a provoqué le drame a conduit les Européens, jusque là divisés et réticents à frapper fort un important partenaire commercial, à adopter avec les Etats-Unis des sanctions économiques sans précédent depuis la Guerre froide contre Moscou, visant notamment ses banques publiques.

A Washington, Barack Obama a dénoncé lors d'un entretien téléphonique vendredi avec Vladimir Poutine un soutien encore accru de Moscou aux séparatistes. Le Premier ministre britannique David Cameron a de son côté estimé samedi que l'Otan devait repenser sa relation à long terme avec la Russie et renforcer sa capacité à réagir rapidement à toute menace.

C. P. avec AFP