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Copenhague: Lars Vilks, une cible d'al-Qaïda depuis des années

Lars Vilks le 3 janvier 2012 en Suède.

Lars Vilks le 3 janvier 2012 en Suède. - Björn Lindgren - TT News Agency - AFP

A Copenhague, plusieurs dizaines de coups de feu ont été tirés contre un centre culturel où se tenait un débat sur l'islamisme et la liberté d'expression. Parmi les personnes présentes sur les lieux, une cible potentielle des mouvements jihadistes: Lars Vilks, auteur suédois de caricatures de Mahomet.

Lars Vilks est bien connu des mouvements islamistes. Avec Charb, directeur de Charlie Hebdo assassiné le 7 janvier dernier, il figurait sur une liste publiée par une revue anglophone, Inspire, proche d'al-Qaïda. "Recherchés, morts ou vifs, pour crimes contre l'islam", expliquait cette publication dès le printemps 2013.

Avec lui sur cette liste, le dessinateur français mais également sept autres personnalités, dont Geert Wilders, député néerlandais hostile à l'islam, Salman Rushdie, auteur des "Versets sataniques", Kurt Westergaard, dessinateur danois auteur du dessin où le turban de Mahomet se termine en forme de bombe, ou encore Flemming Rose, rédacteur en chef des pages culture du quotidien danois ayant publié les caricatures, et Morris Sadik, copte-américain auteur du film islamophobe L'innocence des musulmans.

Sous protection renforcée depuis les attentats à Charlie Hebdo

En 2010, le caricaturiste suédois avait déjà été la cible d'une attaque. Lors d'une conférence sur les limites de la liberté d'expression, il avait été agressé alors que la table-ronde montrait un extrait d'un film d'un artiste iranien sur l'Islam et l'homosexualité, avec deux hommes portant un masque du prophète Mahomet et faisant l'amour.

Depuis 2007, il est l'objet de nombreuses menaces. A l'époque, il avait publié un dessin de Mahomet en chien dans un quotidien régional, le Nerikes Allehanda. Un dessin qui devait illustrer un éditorial sur l'importance de la liberté d'expression. Un groupe d'al-Qaïda avait alors décidé d'offrir 100.000 dollars à celui qui tuerait l'auteur de la caricature.

Ses dessins ne font pas partie de ceux qui avaient créé la polémique en 2005, publiés par le Jyllands-Posten, au Danemark. Après les attentats à Charlie Hebdo, les protections avaient été renforcées autour de lui. L'homme est sous la protection de la police suédoise depuis 2010.

Ivan Valerio