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Copenhague: "J’ai cru revivre Charlie", raconte l’ambassadeur de France

François Zimeray, l’ambassadeur de France au Danemark, participait samedi au débat sur la liberté d’expression dans le centre culturel visé par des tirs à Copenhague. Il raconte la fusillade dans une interview au Journal du Dimanche.

Il a cru “revivre Charlie”. L’ambassadeur de France au Danemark François Zimeray, présent lors du débat sur la liberté d’expression visé par une fusillade samedi à Copenhague, raconte dimanche au JDD comment il a vécu cette “terrible” attaque.

Un discours "prémonitoire"

Invité pour prononcer le discours d’ouverture du débat, François Zimeray s’est rendu sur place à vélo, “sans se douter de quoi que ce soit”. “Je pensais que c’était mon devoir d’accepter et qu’il serait utile de venir remercier les Danois pour la solidarité qu’ils avaient exprimée lors des attentats de Paris du mois dernier”, explique-t-il. L’événement, auquel participe Lars Vilks, un des caricaturistes suédois de Mahomet, est d’ailleurs “soutenu par tous les partis danois”. Et l’entrée du bâtiment est protégée par “deux policiers en tenue et au moins un autre en civil, dont un avec un détecteur de métaux”. 

L’ambassadeur s’exprime pendant une dizaine de minutes. Quelque 40 personnes l’écoutent dans l’assistance. Il évoque “les leçons” à tirer “sur le plan de la défense des libertés après ce qui s’était passé à Charlie Hebdo” et “la nécessité” de se “préparer à d’autres attaques”. Sans imaginer “que ce serait prémonitoire”.

"Nous étions tous par terre en train de ramper"

Les coups de feu éclatent peu après, alors que parle l’intervenante suivante, la Femen Inna Shevchenko. “On a tous entendu un grand bruit”, se rappelle François Zimeray. “Incrédule”, il se pense à “une armoire” qui tombe ou à “un pétard”. “Ca ne pouvait tout de même pas recommencer comme à Paris”, commente-t-il. “Mais non, c’était bien des coups de feu répétés.” 

“En quelques secondes, j’ai réalisé qu’on était en train de revivre la même chose qu’à Charlie Hebdo”, raconte encore l’ambassadeur. “Nous étions tous par terre en train de ramper vers la sortie de secours pendant que ça continuait de tirer à travers la porte. Beaucoup. La police parle de 200 impacts de balles.”

François Zimeray découvre seulement à son retour dans la salle qu’il y a un mort. Pour l’ambassadeur, “c’est un miracle qu’il n’y ait pas eu plus de victimes."

V.R.