Ce député européen livre un émouvant message de soutien aux homosexuels tchétchènes

"Vous n’êtes pas un problème si vous êtes LGBTI" a lancé le parlementaire Seb Dance avant qu'une résolution ne soit votée ce jeudi pour exiger une enquête sur les persécutions dont les homosexuels tchétchènes sont victimes.

"Vous n’êtes pas un problème si vous êtes LGBTI, vous n’êtes pas malade. Ce sont ceux qui vous font ça qui sont un problème." L’eurodéputé britannique Seb Dance a livré mardi au parlement un émouvant message à l’adresse des homosexuels tchétchènes. Un appel à les soutenir et les protéger. "Cette organisation se lèvera pour vous défendre", a-t-il affirmé.

Après les déclarations et un débat, les députés ont voté jeudi une résolution formulant trois exigences : la fin de la détention et de la torture d’homosexuels en Tchétchénie, l’ouverture d’une enquête par la Russie de toute urgence et l’appui de l’Union européenne pour que cette enquête soit conduite en toute indépendance.

Plus de 100 homosexuels torturés

Fin mars, le journal indépendant russe Novaïa Gazeta a révélé que les homosexuels sont devenus la cible des autorités en Tchétchénie, territoire appartenant à la Fédération de Russie. Les autorités locales auraient ainsi arrêté et torturé plus de 100 homosexuels. Elles inciteraient également leurs familles à les tuer pour "laver leur honneur".

Dans un communiqué du parlement, les députés "appellent les autorités à mettre un terme à cette campagne de persécution et à relâcher immédiatement les personnes emprisonnées de façon illégale. Ils exhortent également les autorités tchétchènes et russes à suivre les engagements internationaux et à veiller au respect de l’état de droit et des droits de l’Homme universels."

Parallèlement à cette initiative parlementaire, trois associations LGBT françaises (Stop homophobie, Mousse et Comité Idaho France) ont déposé plainte mardi devant la Cour pénale internationale pour "génocide". Début mai, cinq chefs de la diplomatie de pays européens, dont la France et l'Allemagne, avaient écrit à leur homologue russe Sergueï Lavrov pour exprimer leur "profonde inquiétude".

Florian Huvier et Cédric Cousseau