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Cargo en feu au large des Pays-Bas: le remorquage du navire retardé en raison du vent

Un cargo est en feu au large des Pays-Bas depuis le 26 juillet 2023.

Un cargo est en feu au large des Pays-Bas depuis le 26 juillet 2023. - Jan Spoelstra / ANP / AFP

Le navire devait être remorqué ce samedi. Mais le vent empêche l'opération, qui doit être repoussée.

Le remorquage du cargo en feu au large des Pays-Bas avec des milliers de voitures à son bord, prévu samedi, est retardé en raison d'un vent de sud-ouest qui empêche l'opération, ont déclaré les autorités qui tentent depuis quatre jours d'empêcher une catastrophe écologique.

Le déplacement vers un nouvel emplacement temporaire du Fremantle Highway, qui transporte près de 500 véhicules électriques, pourrait ne pas avoir lieu avant plusieurs jours, selon l'Institut national néerlandais pour la gestion des eaux (Rijkswaterstaat).

"En raison du vent actuel du sud-ouest, il n'est pas possible de remorquer le navire pour le moment", a annoncé l'agence gouvernementale.

Un risque de sécurité et de santé pour l'équipage

Même si l'incendie a perdu en intensité, la fumée "est aspirée au-dessus du remorqueur pendant toute l'opération de remorquage", posant un risque pour la sécurité et la santé de l'équipage, a-t-elle expliqué.

Il est attendu que le vent continue de souffler dans cette direction au cours des prochains jours, ce qui pourrait empêcher d'autant le remorquage du cargo qui se trouve à 18 km au nord de l'île de Terschelling.

Le déplacement du Fremantle Highway à 16 km au nord de l'île de Schiermonnikoog était attendu ce week-end.

Cette position temporaire à quelques dizaines de kilomètres de son emplacement actuel correspondait selon les autorités mieux "aux différents scénarios et aux conditions météorologiques attendues". L'opération devait durer entre 12 et 14 heures.

Une deuxième "liaison de remorquage d'urgence" établie

A terme, les autorités veulent remorquer le cargo vers un port. "L'état du navire est surveillé en permanence", a précisé le Rijkswaterstaat, qui avait indiqué vendredi qu'il était toujours intact sous la ligne de flottaison.

La température à bord du navire avait fortement chuté et l'intensité de l'incendie avait diminué, permettant aux secouristes de monter pour la première fois sur le cargo afin d'établir une connexion plus robuste avec le remorqueur.

Une deuxième "liaison de remorquage d'urgence" a été établie samedi. Les opérations destinées à éteindre le feu avaient été suspendues jeudi afin d'éviter que le navire ne soit déstabilisé par la quantité d'eau entrant.

Plus de 3700 voitures à bord

Le cargo, battant pavillon panaméen, transporte 3.783 voitures neuves, dont 498 véhicules électriques, selon la compagnie de transport K Line qui affrétait le navire.

La cause de l'incendie, signalé mardi peu avant minuit (22H00 GMT), est inconnue. Selon le propriétaire japonais du cargo, le groupe Shoei Kisen Kaisha, cité par la radiodiffusion publique néerlandaise NOS, l'une des voitures électriques qui se trouvaient à bord pourrait être à l'origine du feu. Un des 23 membres d'équipage évacués est décédé, plusieurs ont été blessés.

Le risque de conséquences sur l'environnement "toujours présent"

Terschelling et Schiermonnikoog font partie d'un ensemble de huit îles néerlandaises à cheval entre la mer des Wadden et la mer du Nord. La mer des Wadden a été déclarée patrimoine mondial de l'Unesco et possède une riche diversité de plus de 10.000 espèces aquatiques et terrestres.

Les craintes d'un désastre environnemental si le navire venait à couler persistent. "Depuis hier on peut être un peu plus optimiste mais le risque est toujours présent", a déclaré Manfred Santen, chimiste pour la branche allemande de Greenpeace, qui s'est rendu à proximité du bateau samedi et a prélevé des échantillons.

Mais "la pollution est en cours", a-t-il souligné à l'AFP notant que l'odeur est "vraiment terrible", près du cargo.

Des substances chimiques notamment émises par les composants plastiques de voitures en feu posent un risque pour la chaîne alimentaire des différentes espèces maritimes et terrestres sur la zone, a-t-il expliqué.

E.R. avec AFP