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Cargo à la dérive au large de Corfou: plus de 900 migrants sauvés de la catastrophe 

Le trajet du cargo lors de son passage, le 30 décembre, au large de l'ïle de Corfou.

Le trajet du cargo lors de son passage, le 30 décembre, au large de l'ïle de Corfou. - Capture Marine Traffic

Le Blue Sky M est arrivé à quai dans la nuit au sud-est de l'Italie, et les plus de 900 migrants qui y étaient entassés ont été pris en charge par les autorités. La police va désormais tenter de comprendre comment ces clandestins ont pu se retrouver à la dérive sur le cargo.

Fin du calvaire pour des centaines de clandestins. La marine italienne est parvenue mercredi à ramener à bon port quelque 900 migrants, entassés sur un cargo à la dérive au large de l'île grecque de Corfou, dans l'Adriatique, au terme d'une incroyable odyssée.

Le Blue Sky M, cargo battant pavillon moldave, est arrivé vers 3h30 mercredi à Gallipoli (sud-est de l'Italie), où ces centaines de clandestins ont pu débarquer avant d'être pris en charge par les autorités.

"Une hécatombe évitée, plus de 900 migrants sauvés sur un navire avec le moteur bloqué faisant route vers les côtes des Pouilles (sud-est)", se sont félicités mercredi matin les garde-côtes italiens sur leur compte Twitter. Car sans leur intervention, le navire, abandonné par son équipage, allait se fracasser contre les rochers, ont-ils affirmé.Quatre migrants ont toutefois été retrouvés morts à bord du cargo, annonce la Croix Rouge italienne.

Un précédent bilan un peu plus tôt mercredi faisait état de quelque 700 personnes sauvées.

Selon les médias italiens, une femme enceinte sur le point d'accoucher se trouvait à bord du navire. Mais cette information n'a pas pu être confirmée mercredi. Tout comme la nationalité de ces migrants, en majorité d'origine syrienne, selon les médias italiens.

Des pirates trafiquants de clandestins?

La police et les autorités maritimes vont désormais s'efforcer de comprendre comment ces centaines de migrants ont pu ainsi se retrouver à la dérive sur un cargo. L'hypothèse de pirates trafiquants de clandestins, contraints d'abandonner le navire après une première alerte donnée au large de la Grèce a été avancée, mais aucune confirmation n'a pu être obtenue.

Cette odyssée, dont on ne sait où elle a débuté, a pris un tour dramatique mardi au large de l'île grecque de Corfou où, selon les médias grecs, le navire a envoyé un SOS en raison de la présence à bord "d'hommes armés". Alertées, les autorités maritimes grecques sont alors intervenues et ont inspecté le navire.

Une frégate, un hélicoptère de la marine militaire grecque et deux patrouilleurs de la police portuaire ont été dépêchés sur les lieux. Une responsable du bureau de presse de la police portuaire a affirmé qu'après inspection, il s'était avéré qu'il n'y avait "aucun problème (mécanique) et rien de suspect sur le bateau".

Selon les autorités, le Blue Sky M avait pour destination le port de Rijeka, dans le nord de la Croatie. Pourtant, peu après, il change de cap et se dirige vers la côte italienne. C'est alors au tour des autorités italiennes d'intervenir. Un hélicoptère et une vedette de la marine militaire sont aussitôt envoyés à la rencontre du cargo.

Course contre la montre

"Des personnels des garde-côtes à bord du cargo à la dérive avec 700 migrants", a annoncé dans la soirée la marine militaire italienne sur son compte Twitter, avant de réviser à la hausse le nombre de ces clandestins.

Ils découvrent alors que le navire n'est pas à la dérive, mais fait route, moteur bloqué, vers la côte. S'engage alors "une course contre la montre pour éviter le pire, a raconté mercredi un responsable des garde-côtes, Filippo Marini.

Les six hommes, montés à bord, parviennent in extremis à changer le cap et surtout à débloquer le moteur, à moins de cinq milles (9 kilomètres) de la côte. Quelques heures plus tard, le cargo est enfin à quai. C'est la fin du calvaire pour ces centaines de clandestins.

Ce nouvel épisode du drame de l'immigration clandestine, quasi-permanent depuis des mois en Méditerranée, fait suite à une autre tragédie, celle du ferry Norman Atlantic dont l'incendie a fait au moins 13 morts, dont deux marins albanais venus à la rescousse.

V.R. avec AFP