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"Bombe sale": l'AIEA va envoyer des inspecteurs en Ukraine, à la demande de Kiev

Le directeur général de l'AIEA, Rafael Mariano Grossi, le 2 mars 2022.

Le directeur général de l'AIEA, Rafael Mariano Grossi, le 2 mars 2022. - JOE KLAMAR / AFP

Moscou accuse l'Ukraine de fabriquer une arme "sale", une bombe conventionnelle entourée de matériaux radioactifs.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) s'apprête à envoyer "dans les prochains jours" des inspecteurs sur "deux sites nucléaires en Ukraine". Cette annonce faite suite aux déclarations de la Russie selon lesquelles l'Ukraine fabriquerait une "bombe sale".

Une accusation que Kiev nie. La venue prochaine de l'AIEA sur ces sites intervient après la demande des autorités ukrainiennes. "J'ai officiellement invité l'AIEA à envoyer d'urgence des experts dans des installations pacifiques en Ukraine, où la Russie prétend frauduleusement que l'on met au point une bombe sale", a écrit sur Twitter le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba.

"Contrairement à la Russie, l'Ukraine a toujours été et reste transparente. Nous n'avons rien à cacher", a-t-il ajouté.

Deux sites déjà inspectés

"L'Agence internationale de l'énergie atomique est consciente des déclarations faites par la Fédération de Russie dimanche au sujet d'activités présumées sur deux sites nucléaires en Ukraine", a-t-elle ainsi déclaré dans un communiqué. L'organisation onusienne a également ajouté que ces deux sites étaient déjà soumis régulièrement à ses inspections et que l'un d'eux avait été inspecté il y a un mois.

"Toutes nos constatations étaient conformes aux déclarations de garanties de l'Ukraine. Aucune activité ou matière nucléaire non déclarée n'y a été découverte", a déclaré Rafael Grossi, le directeur général de l'AIEA.

L'objectif de ces nouvelles visites est de détecter toute activité ou matière nucléaire non déclarée éventuelle. Si le communiqué de l'agence ne mentionne pas quels sites seront inspectés, l'agence de presse russe RIA Novosti a identifié l'usine d'enrichissement minéral de l'Est, dans la région de Dnipropetrovsk, et l'Institut de recherche nucléaire de Kiev.

Une bombe qui vise "à faire peur"

La nature même de ces armes pose question. Le terme de "bombe sale", aussi appelée "dispositif de dispersion radiologique" (DDR), désigne plus généralement tout engin détonant disséminant un ou plusieurs produits chimiquement ou biologiquement toxiques (NRBC - nucléaire, radiologique, biologique ou chimique).

La "bombe sale" emploie quant à elle un explosif conventionnel et a pour but principal de contaminer une zone géographique et les personnes qui s'y trouvent à la fois par des radiations directes et par l'ingestion ou l'inhalation de matériaux radioactifs.

"Une bombe sale n'est pas une 'arme de destruction massive' mais une 'arme de perturbation massive' qui vise principalement à contaminer et faire peur", résume la Commission de régulation nucléaire américaine (U.S NRC).

Salomé Robles