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Restaurants, cafés, événements: la Belgique rouvre ses intérieurs mais impose le contrôle du CO2

Des Bruxellois trinquent sous la pluie, le 8 mai.

Des Bruxellois trinquent sous la pluie, le 8 mai. - Kenzo TRIBOUILLARD / AFP

La Belgique va emprunter une voie similaire à celle de la France mercredi, entre autres en rouvrant elle aussi les salles de ses restaurants et troquets. Mais les Belges accompagnent cet allégement d'une condition: contrôler le taux de CO2 et l'aération des intérieurs.

Ce mercredi 9 juin va marquer une nouvelle étape du déconfinement en France, avec notamment la réouverture des salles de restaurants et de cafés. Mais l'événement n'est pas que franco-français. En effet, la Belgique inaugurera le même jour son "plan été", dont la première étape est justement le retour dans les intérieurs de la restauration et des bars.

Pour nos voisins belges, le bol d'air, après de longs mois de restrictions imposées par la lutte contre le Covid-19, sera double: car outre l'accessibilité nouvelle dans ces établissements, ceux-ci devront contrôler leur aération et s'équiper d'un système de contrôle du taux de CO2.

Allègement du dispositif belge ce mercredi

La décision du Comité de concertation local est tombée vendredi. Le secteur Horeca, comprendre le domaine d'activités regroupant l'hôtellerie, les restaurants et les bars, pourra rouvrir ses salles dès ce mercredi - les terrasses étalant quant à elles leurs tables sur le pavé depuis le 8 mai - et ce de 5h à 23h30.

On sera au maximum quatre autour de la table, précise RTL Belgique, sauf si les personnes en présence sont membres d'une même "bulle sociale", selon le protocole adopté outre-Quiévrain et qui permettait d'enregistrer quatre personnes pour les inviter chez soi durant le confinement. Auquel cas, il sera possible de dépasser ce nombre de convives.

Ce mercredi va cependant achever de crever la bulle. Ainsi, les fêtes, réceptions et banquets pourront convoquer jusqu'à 50 personnes en intérieur. Les mariages et funérailles s'élargiront à 100 participants - et jusqu'à 200 en extérieur. L'interdiction nocturne de vente d'alcool, qui étendait sa prohibition de 22h à 5h du matin, sera également obsolète. Manifestations culturelles, représentations et rencontres sportives pourront se jouer devant 200 personnes entre quatre murs - dans l'optique où les enceintes concernées ne seraient remplies au maximum qu'à 75% de leur jauge.

Le Soir note aussi que la chape de plomb s'amenuise aussi au-dessus des commerces: les clients pourront les fréquenter à deux, voire davantage si le déplacement s'effectue avec des gens d'un même foyer. Les magasins de nuit étireront à nouveau la prolongation jusqu'à 23h30 s'ils le souhaitent. Comme en France, ce 9 juin sonnera, si ce n'est le glas du moins un premier coup de semonce sur le télétravail. Le retour sur le lieu de travail se fera toutefois au maximum à raison d'un jour ouvrable par semaine et par personne. Parmi les personnes jusqu'ici cantonnées chez elles, seules 20% pourront être présentes au même moment dans les locaux.

Détecteur de CO2 dans la salle

Si la plupart de ces clauses rappelleront par conséquent une situation familière aux Français, les Belges insistent sur une condition particulière. Les salles accueillant public et clientèle, à commencer par les bistrots, restaurants ou encore salle de fitness, devront obligatoirement disposer d'un détecteur de CO2 pour contrôler la qualité de l'air. Il s'agit selon Pedro Facon, commissaire au coronavirus, de prendre en compte l'aptitude du Covid-19 de se propager par aérosols.

Le commissaire a fixé la fourchette de l'acceptable en matière de CO2 dans une salle donnée: entre 900 et 1200 ppm (abréviation utilisée en toxicologie et désignant la "partie par million).

"Plus la valeur ppm est basse, mieux c'est. Les pièces bien ventilées présentent des valeurs de concentration maximales de 900 ppm. Les valeurs comprises entre 900 et 1200 ppm indiquent un espace moins bien aéré et exigent un apport d'air frais extérieur. À partir de 1200 ppm, la qualité de l'air dans une pièce est insuffisante", a-t-il développé.

Si l'établissement constate grâce à son détecteur qu'il échoue à rester dans ces limites, il devra impérativement prendre des mesures de purification de l'air supplémentaires, en-dehors des gestes d'aération de bon sens. Les autorités n'ont pas établi de système de ventilation obligatoire même si sa mise en place est bien sûr recommandée également. Sinon? Eh bien sinon, ce sera la fermeture de la salle jusqu'à ce que l'enseigne soit revenue à une meilleure oxygénation. Evidemment, comme le mentionne Le Soir, le dispositif implique la tenue de contrôles réguliers.

Bas les masques à Bruxelles

Ainsi, les restaurateurs, cafetiers et autres propriétaires ou gérants de lieux accueillant du public devront maintenir une certaine vigilance. Mais certains particuliers s'apprêtent à abandonner une contrainte bien pesante ce même 9 juin. Le bourgmestre de Bruxelles a en effet annoncé que le port du masque ne serait plus obligatoire, à l'exception des artères les plus fréquentées de la ville dont il a la responsabilité.

"La vaccination avance et les chiffres baissent! A partir du 9 juin, il ne sera donc plus obligatoire de porter un masque en extérieur, à l’exception des rues commerçantes fort fréquentées. Nous demandons à chacun de rester prudent et responsable", écrit ainsi l'élu sur Twitter.

Alexander De Croo, le Premier ministre belge, a d'ailleurs rappelé les bons chiffres sanitaires de son pays vendredi: "Nous constatons une très forte baisse des patients aux soins intensifs et 53% de la population adulte a déjà reçu une première dose".

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV