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GRAND ANGLE - Dans l'antre des Abdeslam

A ce détail près que drogue, alcool et prostituées s'invitaient régulièrement à la fête, la vie des frères Abdeslam, gérants d'un café à Molenbeek, était plutôt banale. Avant qu'ils ne basculent dans le terrorisme. Un homme qui a été pendant cinq mois barman dans l'établissement a dit à BMTV sa stupéfaction. Chez ces personnes côtoyées quotidiennement, il n'avait pourtant décelé aucun signe de radicalisation.

L'un s'est fait exploser dans un bar parisien, un soir d'automne 2015. L'autre est actuellement en prison. Tous deux sont frères et ex-patrons d'un café à Molenbeek en Belgique. Quelle était la vie de Brahim et Salah Abdeslam avant le 13 novembre? L'homme qui travaillait pour eux témoigne. D'après lui, l'établissement était un lieu où drogue et alcool circulaient à foison.

"C'est un café comme les autres, pas de problèmes, pas de soucis, par de réunions de jihadistes dont je ne sais ce qu'ils racontent, pas de radicalisation, on trouve des jeunes et aussi des bourgeois en train de fumer leurs joints. Parfois on faisait des soirées ici, des gonzesses venaient, on buvait, on s'amusait, on rigolait", témoigne cagoulé et la voix déformée l'employé.

"Ils aimaient les gonzesses"

Parmi les clients qui fréquentaient le bar, un certain Mohamed Abrini, celui qui accompagnera Salah Abdeslam à Paris pendant les attentats, mais aussi l'homme au chapeau des attaques terroristes de Bruxelles.

Les frères Abdelslam gagnaient plusieurs euros pas mois grâce au bar et semblaient plus attirés par l'argent et les prostitués que par l'islam. 

"Ici on voyait l'opposé de l'islam, si tu veux savoir. Tout le monde fume, tout le monde est beau. (...) Les deux (frères) aimaient les gonzesses, ce sont des gens normaux, comme moi, comme tout le monde", continue-t-il.

Début novembre 2015, le bar est fermé par la justice. Deux jours avant les attentats, le barman croise pour la dernière fois Brahim Abdeslam. D'après lui, il n'avait pas changé. "Je ne voyais aucun signe de radicalisation", explique-t-il. 

>> Un document "Grand Angle BFMTV" du mardi 7 juin 2016