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Belgique: réouverture des commerces non-essentiels, les métiers de "contact" restent fermés

Les coiffeurs ou les salons d'esthétique, jugés à risque, devront rester fermés jusqu'au 1er février. Les professionnels dénoncent cette différence de traitement.

Quatre jours après la France et à quelques semaines de Noël, les commerces belges dits "non-essentiels" peuvent de nouveau accueillir du public. Une bonne nouvelle pour les commerçants, notamment frontaliers, qui craignaient une concurrence déloyale de leurs homologues français, rouverts depuis samedi.

Mais tous les commerces belges ne sont pas concernés par cette réouverture. Si les boutiques de décoration, de prêt-à-porter ou encore les librairies peuvent à nouveau fonctionner, les métiers dits "de contact" resteront à l'arrêt jusqu'au 1er février. Sont notamment concernés les coiffeurs, les salons d'esthétique ou encore les tatoueurs. Les cinémas, les salles de sport, les bars et les restaurants devront eux aussi garder leurs rideaux baissés jusqu'à cette date.

"Une catastrophe"

Une différence de traitement dénoncée par les professionnels de ce secteur qui ne comprennent pas cette décision. Ils estiment respecter scrupuleusement les gestes barrières, parfois même plus que dans certains grands commerces de prêt-à-porter.

"Vous avez certainement vu, comme tout le monde, sur les réseaux sociaux à Euralille la folie pour Primark, note au micro de BFM Grand Lille Candice Poulaert, coiffeuse à Tournai. Alors que nous, c'est une cliente à la fois. On désinfecte les sièges après chaque personne, il y a un distributeur de gel hydroalcoolique à l'entrée, on fait attention, on a nos masques. On ne comprend pas parce qu'on est dans un milieu sécurisé."

Les salons de coiffure et les autres métiers "de contact" ne pourront rouvrir que le 1er février. Une réévaluation est néanmoins prévue le 15 janvier, date à laquelle le gouvernement belge étudiera de nouveau la situation épidémique. Mais pour Candice Poulaert, cette perspective est trop lointaine et risque d'entraîner la disparition de certains commerces.

"C'est un gros coup de massue, on était préparé à reprendre le 14 décembre, déplore-t-elle. Remettre au 1er février, avec une revue de statut le 15 janvier, c'est quand même une catastrophe. Notre métier n'est pas reconnu à sa juste valeur."

Un client tous les 10 m2

Les commerces privés de réouverture ce mardi et qui d'ordinaire réalisent une importante part de leur chiffre d'affaires annuel durant le mois de décembre, espèrent un revirement de la part du gouvernement.

En attendant, les boutiques ayant le droit d'accueillir du public doivent respecter un protocole sanitaire strict et laisser 10 m2 par client. Le port du masque et la mise à disposition de gel hydroalcoolique est également obligatoire.

Juliette Mitoyen Journaliste BFM Régions