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Belgique: le maire d'Anvers veut construire une prison... au Maroc

Bart de Wever.

Bart de Wever. - -

Le chef des nationalistes flamands, à la tête de la ville d'Anvers, a créé la polémique en suggérant de construire une prison au Maroc, pour enfermer les Marocains prisonniers en Belgique.

Bart de Wever lance une nouvelle polémique. Le chef des nationalistes flamands et bourgmestre (maire) d'Anvers a proposé la construction d'une prison, mais au Maroc, pour y accueillir le millier de Marocains détenus en Belgique.

"Je ne suis pas ministre de la Justice, mais ce que j'aurais au moins essayé est de construire une prison au Maroc (...) Actuellement, près de 1.200 Marocains sont détenus dans les prisons belges. Avec eux seuls, vous pouvez remplir une prison entière", a ainsi déclaré Bart De Wever dans la dernière édition de l'hebdomadaire flamand Humo.

Accord entre les deux pays

Les ressortissants marocains représentent environ 10% des quelque 11.000 personnes détenues en Belgique. Selon le ministère de la Justice, leur nombre est cependant en diminution, plus proche des 800 que des 1.200 évoqués par le bourgmestre de la première ville de Flandre. Seule une poignée d'entre eux ont été transférés au Maroc pour purger leur peine, en vertu d'un accord conclu en 2007 entre les deux pays.

L'idée du principal opposant au gouvernement du socialiste Elio Di Rupo a été balayée par la ministre de la Justice, la libérale flamande Annemie Turtelboom. "C'est une idée qui ne serait réalisable qu'à 10 ans, et nous nous concentrons sur la résolution des problèmes qui sont là maintenant", a expliqué son porte-parole, qui pointe aussi l'échec de la prison construite en Albanie par l'Italie.

"Idée raciste"

Côté francophone, des responsables ont souligné que Bart De Wever reprenait à son compte une proposition du parti d'extrême droite flamand Vlaams Belang. "Pour moi, cette idée est raciste", a déclaré la député libérale Marie-Christine Marghem.

Mais la sortie de Bart De Wever, l'un des hommes politiques les plus populaires en Flandre, recueille de nombreux commentaires favorables sur les sites Internet des journaux flamands.

A huit mois des prochaines élections législatives qui, selon les sondages, devraient confirmer la place de premier parti de Flandre gagné par la N-VA en 2011, Bart De Wever fait d'Anvers un laboratoire en prenant des décisions allant souvent à contre-pied des partis au pouvoir au niveau national. Il a notamment instauré une politique de "tolérance zéro" envers les consommateurs de drogues douces, ou encore mis fin au remboursement automatique des médicaments pour les sans-papiers séropositifs.

A.S. avec AFP