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Au G8, Paris et Washington plaident pour la croissance en Europe

Le président américain Barack Obama s'est aligné sur la proposition de son homologue François Hollande favorable à des mesures d'incitation à la croissance, une position partagée par plusieurs dirigeants du G8 réunis à Camp David, où la chancelière allema

Le président américain Barack Obama s'est aligné sur la proposition de son homologue François Hollande favorable à des mesures d'incitation à la croissance, une position partagée par plusieurs dirigeants du G8 réunis à Camp David, où la chancelière allema - -

Le président américain s'est accordé avec son homologue français sur le fait que la lutte contre la crise de la zone euro est "un problème d'une extraordinaire importance, non seulement pour les Européens mais aussi pour l'économie mondiale".

Plusieurs dirigeants du G8, réunis vendredi à Camp David, se sont prononcés en faveur d'un changement de politique pour résoudre la crise de la dette en Europe, plaidant pour une stratégie de relance afin d'éviter une sortie de la Grèce de la zone euro et une contagion au reste de l'économie mondiale.

Donnant le ton de ce sommet, le président Barack Obama s'est aligné sur la proposition de François Hollande favorable à des mesures d'incitation à la croissance face à l'austérité prônée par la chancelière allemande Angela Merkel qui est apparue isolée.

Cette position du chef de l'Etat américain reflète l'inquiétude de la Maison blanche de voir la crise européenne affecter la timide reprise économique aux Etats-Unis et menacer la candidature d'Obama à un second mandat en novembre.

Le président américain s'est accordé avec son homologue français sur le fait que la lutte contre la crise de la zone euro est "un problème d'une extraordinaire importance, non seulement pour les Européens mais aussi pour l'économie mondiale".

"Nous attendons une discussion fructueuse ce soir et demain avec les autres dirigeants du G8 sur la façon dont nous pouvons parvenir à une approche responsable qui soit couplée avec un programme de croissance forte", a-t-il ajouté.

Angela Merkel, qui plaide au contraire pour une forte discipline fiscale afin de réduire le niveau de la dette, semblait assurée de se retrouver plus isolée que jamais à Camp David.

Un isolement d'autant plus grand à en croire le projet de communiqué que Reuters a pu consulter et qui prévoit d'insister sur "l'impératif de créer de la croissance et des emplois".

"L'Allemagne est presque complètement isolée", a déclaré Domenico Lombardi, ancien responsable du Fonds monétaire international. Alors qu'elle avait le dessus lorsqu'il s'agissait de contrôler la dette, "il est maintenant clair que la Grèce est devenue une crise systémique" et que ce doit être maintenant le centre des débats, a-t-il ajouté.

Témoin de la frustration générée sur les marchés par le bouleversement politique post-électoral en Grèce, le Premier ministre David Cameron a appelé les pays de l'Eurogroupe à une action décisive, estimant que les Grecs devaient "décider" s'ils voulaient rester dans la zone euro.

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a déclaré un peu plus tôt que "les plaies causées par la crise financière n'étaient toujours pas pansées". "L'Europe prend conscience du besoin de combiner l'assainissement budgétaire avec la réforme structurelle et l'investissement", a-t-il dit, ajoutant que la Grèce devait rester dans la zone euro.

Les dirigeants du G8 s'entretiendront samedi de la crise de la dette de la zone euro et de la pression des prix du pétrole.

DIVERGENCES SUR L'AFGHANISTAN

Outre l'important sujet de la crise de la dette en Europe, le premier dîner officiel vendredi soir a été l'occasion d'aborder d'autres grands dossiers internationaux comme l'Afghanistan, l'Iran, la Syrie ou encore la Corée du Nord.

Si Paris et Washington semblent sur la même longueur d'onde à propos de l'euro, la rencontre entre les présidents français et américain a toutefois révélé des divergences sur l'avenir de la mission militaire de l'Otan en Afghanistan, qui sera au coeur des discussions dimanche au sommet de l'Otan de Chicago.

Le départ d'Afghanistan d'ici la fin de l'année des forces françaises combattantes "n'est pas négociable", a dit le chef de l'Etat français, qui a toutefois laissé la porte ouverte à une coopération future "d'une autre nature, d'une autre forme, mais qui se situerait en bonne intelligence avec nos alliés (...) C'est-à-dire que nous pourrons respecter notre engagement tout en l'appuyant différemment en Afghanistan".

Les responsables américains espèrent quant à eux convaincre François Hollande de revoir le plan de retrait de la France.

Sur le dossier du nucléaire iranien, les dirigeants ont convenu lors de leur première rencontre que Téhéran devait faire preuve de plus de transparence sur son programme visant à l'enrichissement de l'uranium, a déclaré un responsable américain.

Ils ont estimé qu'il était urgent que l'Iran prenne des mesures concrètes pour assurer la communauté internationale de la nature pacifique de ce programme.

Sur le nucléaire nord-coréen, les dirigeants des huit pays les plus industrialisés ont réaffirmé l'importance que la Corée du Nord se conforme aux critères internationaux. La Corée du sera de plus en plus isolée si elle "continue sur la voie de la provocation", a ajouté le responsable.

Enfin, concernant la situation en Syrie, un large consensus s'est dégagé sur "la nécessité d'une évolution rapide vers un plan prévoyant une transition politique" dans le pays, a précisé un responsable.

Si le Premier ministre russe Dmitri Medvedev n'a pas exprimé son soutien à cette demande, il ne s'y est pas non plus opposé, a précisé ce responsable.

Medvedev représente le président Vladimir Poutine absent lors de ce sommet du G8.

Laura MacInnis, Hélène Duvigneau pour le service français