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Europe

Attentats: enquêtes tous azimuts en Europe contre les réseaux jihadistes

Les enquêtes sur les réseaux jihadistes prennent une tournure de plus en plus européenne près d'une semaine après les attentats de Bruxelles. De la France aux Pays-Bas, en passant par l'Italie.

A peine une semaine après les attentats qui ont fait 35 morts et 340 blessés à Bruxelles, c'est désormais dans toute l'Europe que sont recherchés les éventuels complices des kamikazes. Au fur et à mesure, les ramifications européennes du dossier se dévoilent. Et la liste des suspects s'allonge.

> A la recherche de "l'homme au chapeau"

Dans la capitale belge, théâtre d'attentats-suicides le 22 mars, les investigations se concentrent sur "l'homme au chapeau", recherché depuis qu'il a déposé une bombe à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem et a pris la fuite avant que ses deux complices ne se fassent exploser. La police, qui avait déjà émis un avis de recherche avec photo, a diffusé lundi une nouvelle vidéo de ce troisième homme, prise par les caméras de surveillance de l'aéroport, afin de l'"identifier".

Les enquêteurs semblent avoir renoncé à la piste de Fayçal Cheffou, 30 ans, seul inculpé dans le dossier à ce stade, selon une source proche de l'enquête. Mais cet homme qui se présente comme un journaliste indépendant a été libéré lundi, les soupçons le visant n'étant "pas confortés" par l'enquête, a précisé le parquet.

> Un suspect arrêté en Italie

Seule certitude pour l'instant, les trois kamikazes - Ibrahim El Bakraoui et Najim Laachraoui à l'aéroport et Khalid El Bakraoui dans le métro bruxellois - sont directement liés aux commandos des attentats qui ont fait 130 morts le 13 novembre à Paris. Et notamment au suspect-clé Salah Abdeslam, arrêté le 18 mars à Bruxelles après plus de quatre mois de cavale au nez et à la barbe des autorités belges. Les attentats de Paris et Bruxelles ont été revendiqués par Daesh, et les réseaux qui les ont commis s'imbriquent en un seul.

La Belgique demande ainsi l'extradition de Djamal Eddine Ouali, un Algérien arrêté samedi, à sa demande, en Italie, et soupçonné de fabrication de "faux documents d'identité ayant été utilisés par certains des auteurs présumés des attentats de Paris et probablement aussi par Salah Abdeslam".

> Un Français arrêté à Rotterdam

Signe d'une menace toujours très élevée en Europe, les dossiers terroristes se multiplient. La justice belge a annoncé lundi l'inculpation de trois suspects arrêtés la veille dans une opération "antiterroriste" menée dans plusieurs villes de Belgique.

"Il n'y a pas de lien direct établi avec les attentats", a toutefois précisé le parquet fédéral, sans fournir d'éléments sur cette nouvelle affaire.

Parallèlement, l'enquête sur un projet d'attentat que la France dit avoir mis "en échec" avec l'arrestation jeudi près de Paris de l'ex-braqueur français Reda Kriket révèle de nouvelles ramifications européennes. Un Français qui a séjourné en Syrie a été interpellé dimanche aux Pays-Bas, soupçonné d'avoir été mandaté par Daesh pour attaquer la France avec Kriket.

Deux hommes avaient déjà été inculpés en Belgique dans ce dossier, dont l'un, Abderamane A., né en Algérie en 1977, avait été condamné en 2005 en France à sept ans de prison et une interdiction définitive du territoire français pour soutien logistique aux assassins du commandant Massoud en Afghanistan en 2001.

A. K. avec AFP