BFMTV
Europe

Arménie: le Premier ministre juge "très probable" une nouvelle guerre avec l'Azerbaïdjan

Le dirigeant de l'Arménie, Nikol Pachinian, le 25 avril 2021 à Erevan.

Le dirigeant de l'Arménie, Nikol Pachinian, le 25 avril 2021 à Erevan. - TIGRAN MEHRABYAN © 2019 AFP

Nikol Pachinian a dénoncé un "génocide" en cours en Azerbaïdjan dans la région du Nagorny-Karabakh.

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a jugé vendredi lors d'un entretien avec l'AFP "très probable" la possibilité d'une nouvelle guerre de son pays avec l'Azerbaïdjan, les deux États se disputant le contrôle de l'enclave du Nagorny-Karabakh.

"Tant qu'un traité de paix n'aura pas été signé et qu'un tel traité n'aura pas été ratifié par les parlements des deux pays, bien sûr, une nouvelle guerre est très probable", a mis en garde le dirigeant.

Majoritairement peuplé d'Arméniens et soutenu par Erevan, le Nagorny-Karabakh est considéré par la communauté internationale comme faisant partie du territoire souverain de l'Azerbaïdjan.

L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont livrés deux guerres pour le contrôle de la zone. Une première à la chute de l'URSS dans les années 1990 avait coûté la vie à 30.000 personnes. Puis une autre en 2020 qui a abouté à une défaite arménienne, des gains territoriaux azerbaïdjanais, et un fragile cessez-le-feu après le décès de 6500 personnes au total.

Un "génocide en cours" dans l'enclave

Les tensions se sont de nouveau aggravées début juillet lorsque l'Azerbaïdjan a fermé pour divers prétextes la circulation sur le corridor de Latchine, la seule route reliant le Nagorny-Karabakh à l'Arménie.

Ce blocus azerbaïdjanais a créé une grave crise humanitaire au sein de l'enclave, majoritairement peuplée d'Arméniens, avec pénuries de nourriture et de médicaments et coupures fréquentes de courant.

"Il ne s'agit pas d'un génocide en préparation, mais d'un génocide qui est en cours", a affirmé Nikol Pachinian, accusant l'armée azerbaïdjanaise d'avoir créé un "ghetto" au Nagorny-Karabakh.

Les dernières négociations ont échouées

Le dernier cycle de négociations de paix, qui s'est tenu le 15 juillet à Bruxelles, n'ayant pas abouti à une percée, le dirigeant arménien a estimé que l'Occident et la Russie devaient exercer une pression accrue sur Bakou afin de lever le blocus.

"Selon la logique de certains cercles occidentaux, la Russie ne répond pas à toutes nos attentes parce qu'elle ne remplit pas ses obligations, mais la Russie nous dit la même chose à propos de l'Occident", a-t-il expliqué.

Selon lui, les négociations entre les deux rivaux sont entravées par "la rhétorique agressive et le discours de haine de l'Azerbaïdjan à l'égard des Arméniens". Il a accusé Bakou de mener une "politique de nettoyage ethnique".

G.J. avec AFP