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Après deux fusillades en Serbie, des milliers de personnes protestent à Belgrade contre la violence

Des milliers de Serbes ont protesté le 8 mai contre la violence à Belgrade, après deux fusillades qui ont choqué le pays.

Des milliers de Serbes ont protesté le 8 mai contre la violence à Belgrade, après deux fusillades qui ont choqué le pays. - ANDREJ ISAKOVIC / AFP

Les manifestants se sont réunis ce lundi devant le Parlement, à Belgrade, à l'appel de plusieurs partis d'opposition de gauche et de droite, derrière le mot d'ordre "La Serbie contre la violence".

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé ce lundi soir à Belgrade, capitale de la Serbie pour réclamer les démissions de dirigeants politiques et contre la promotion de la violence dans les médias, quelques jours après deux fusillades qui ont fait 17 morts, notamment dans une école.

Démission réclamée de dirigeants politiques

"Nous sommes ici parce que nous ne pouvons plus attendre. Nous avons attendu trop longtemps, nous nous sommes tus trop longtemps, nous avons tourné la tête trop longtemps", a lancé à la foule réunie devant le Parlement Marina Vidojevic, professeure de serbe dans une école primaire.

"Nous voulons pour tous les enfants les écoles, les rues, les villages et les villes sûrs", a-t-elle ajouté.

Les manifestants sont ensuite partis en direction du siège du gouvernement. Dans leur appel à manifester, diffusé par le parti de gauche "Ne Da(vi)mo Beograd" ("Ne noyons pas Belgrade"), des partis d'opposition réclament "l'arrêt immédiat de la promotion de la violence dans les médias et dans l'espace public (...) et la démission" de dirigeants politiques, notamment du ministre de l'Intérieur et du chef des services de renseignement, accusés d'inaction.

"Tragédie cataclysmique"

Le départ du ministre de l'Education, Branko Ruzic, figurait initialement parmi les demandes, mais ce dernier a démissionné dimanche, en présentant ses condoléances aux familles des victimes d'une "tragédie cataclysmique".

L'opposition réclame aussi la suppression de programmes de téléréalité faisant "la promotion de la violence, l'immoralité et l'agressivité" et la fermeture de journaux pro-gouvernementaux qu'ils accusent de diffuser des "fausses informations" dans le but de nuire aux opposants politiques.

"Ce climat a été créé par le système (en place), concrètement le 'premier homme' est à la base de ce malheur serbe", a déclaré à l'AFP Radovan Bojicic, un retraité de 67 ans, se référant au président Aleksandar Vucic, dont les manifestants ont également réclamé le départ.

La Serbie choquée par les deux fusillades

Plusieurs dirigeants du Parti serbe du progrès (SNS, conservateurs), d'Aleksandar Vucic, ont accusé l'opposition de "politiser" les deux tueries pour s'en prendre au chef de l'Etat et au gouvernement.

La Serbie a été choquée par deux fusillades survenues la semaine dernière en moins de 48 heures. Dans la première, un écolier de treize ans à ouvert le feu mercredi dans une école à Belgrade, tuant huit camarades et un agent de sécurité. Puis, jeudi, un jeune homme de 21 ans a tué avec un fusil automatique huit personnes dans deux villages au sud de Belgrade.

Après ces fusillades, le président serbe a promis de lancer un plan de désarmement à grande échelle. Selon le projet de recherche Small Arms Survey (SAS), 39% des habitants de la Serbie possèdent une arme à feu, taux le plus élevé d'Europe.

M.L avec AFP