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Salman Rushdie attaqué: son agent annonce que l'écrivain a perdu l'usage d'une main et d'un œil

L'écrivain britannique a été poignardé à une dizaine de reprises en août dernier. L'étendue des blessures de l'auteur des Versets sanatiques n'était jusqu'à présent pas connu.

Son agression avait suscité une onde de choc dans le monde entier. L'écrivain britannique Salman Rushdie a perdu l'usage d'une main et d'un œil, après l'attaque "brutale" dont il a été victime en août dernier, révèle samedi son agent dans une interview à El Pais.

"(Ses blessures) étaient profondes, mais il a (aussi) perdu la vue à un œil... Il a reçu trois blessures sérieuses au niveau du cou. Une de ses mains est invalide parce que les nerfs de son bras ont été sectionnés. Il souffre d'environ 15 autres blessures au niveau de la poitrine et du torse ", indique Andrew Wylie.

"C'était une attaque brutale", résume-t-il auprès du quotidien espagnol.

Visé depuis 30 ans par une fatwa de l'Iran, l'auteur des Versets sataniques a été poignardé à une dizaine de reprises lors d'une conférence donnée en août dans le nord des États-Unis.

"Il vivra"

Malgré la gravité des blessures, le pronostic vital de l'écrivain de 75 ans n'est pas engagé, assure son agent.

"Il vivra... C'est le plus important", a-t-il déclaré, refusant de dire si l'écrivain est toujours hospitalisé.

Jusqu'à présent, l'étendue exacte des blessures de Salman Rushdie restait inconnu. Son fils avait évoqué une "situation critique", ainsi que des blessures "graves" et "de nature à changer sa vie", dans un communiqué publié quelques jours après le drame.

Son agent avait ensuite annoncé que l'auteur n'était plus sous assistance respiratoire et que "la voie du rétablissement (avait) commencé".

Une attaque de ce type envisagée par l'écrivain

Andrew Wylie a précisé avoir déjà évoqué avant l'agression avec son client la possibilité qu'un événement de ce type survienne, alors que Salman Rushdie vivait sous protection policière.

"Le principal danger (...) venait d'une personne sortie de nulle part et qui l'attaque", raconte-t-il. "On ne peut pas s'en protéger parce que c'est totalement inattendu et illogique, comme le meurtre de John Lennon", estime-t-il.

Le suspect de l'agression est un Américain de 24 ans. Arrêté peu après l'agression, il n'a pas dit s'il avait été inspiré par la fatwa lancée par l'ayatollah Khomeiny en 1989 depuis l'Iran, appelant à la mort de l'auteur des Versets sataniques, jugés blasphématoires. Il a plaidé non coupable.

Juliette Desmonceaux