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Mise en garde, enfants abandonnés, avis de recherche: les rumeurs après l'attentat de Manchester

Avis de recherche, annonce de l'attentat avant qu'il n'advienne, tireur dans un hôpital: de nombreuses rumeurs et fausses informations ont été relayées peu après l'attentat de Manchester.

Après l'attentat-suicide de Manchester lundi soir à l'Arena lors du concert de la chanteuse américaine Ariana Grande qui a fait 22 morts et 59 blessés, de fausses informations ont rapidement pollué les réseaux sociaux, comme cela est déjà arrivé après les attentats de Paris ou de Nice.

Un tireur à l'hôpital

Il n'y avait aucun tireur à l'hôpital Oldham, contrairement à des rumeurs relayées par des internautes et plusieurs médias britanniques, indiquant que le personnel soignant et les patients y étaient cloîtrés. L'hôpital a lui-même démenti ainsi que les forces de l'ordre.

Ariana Grande blessée

Une photo d'Ariana Grande, la montrant le visage couvert de sang, a été partagée sur les réseaux sociaux. Elle n'a pourtant pas été blessée dans l'attentat.

Quelques heures après le drame, la chanteuse américaine a posté un message sur Twitter se disant "brisée". "Du fond de mon cœur, je suis tellement, tellement désolée. Je n'ai pas de mot."

La photo provient en réalité du tournage datant de 2015 d'une série télévisée intitulée Scream Queens. La jeune femme de 23 ans est rentrée mardi en Floride, aux États-Unis. Comme des images du Daily Mail le montrent, Ariana Grande semble accablée mais n'est pas blessée. 

Une photo prise sur un site de vente en ligne

Comme le rapporte le site Les Observateurs de France 24, une internaute -dont le compte Twitter a depuis été supprimé- a publié moins d'une heure après l'attaque un avis de recherche, assurant être sans nouvelle de son petit frère prénommé Frank qui était présent au concert et appelant à l'aide.

Or, il se trouve que la photo qui accompagnait l'avis de recherche est celle d'un petit garçon atteint du syndrome de Down. L'image avait été utilisée en 2014 par une marque de vêtements. Sur le site de vente en ligne, l'enfant est présenté comme s'appelant Griffin. Selon Buzzfeed, plusieurs comptes Twitter ont en effet inventé de toute pièce des disparus afin d'être largement relayés sur les réseaux sociaux et cumuler les partages.

Un youtubeur présenté comme une victime

Autre victime qui n'en était pas une: un utilisateur de Twitter a posté un message dans lequel il assure que son fils était à l'Arena et qu'il ne répond plus au téléphone, le tout accompagné d'une photo du jeune homme en question. L'appel de détresse, retweeté à plus de 21.000 reprises, était faux.

Celui qui est présenté comme le fils de cet utilisateur est un youtubeur américain et a lui-même répondu à la publication sur le même réseau social, assurant que l'internaute n'était pas son père et que, "aux dernières nouvelles", il était bien vivant.

Il a également publié une vidéo, intitulée "Je suis en vie", pour dénoncer cette rumeur. "Je suis aux États-Unis, pas au Royaume-Uni (...) je vais bien", et dénonce les trolls qui ont propagé cette "fake news".

Un trombinoscope erroné

La photo de ce youtubeur a par ailleurs été relayée dans un montage présentant des adolescents portés disparus et relayé par des médias britanniques. Sur ce trombinoscope figuraient également d'autres portraits de supposées victimes qui n'en étaient en réalité pas.

Nombre d'entre eux n'étaient même pas au Royaume-Uni au moment du drame. À l'exemple de la fille âgée de 12 ans d'une photographe -le deuxième portrait en haut en partant de la gauche- qui était à l'école en Australie au moment de l'attaque, comme la mère l'explique à une radio australienne.

"Apparemment, quelqu'un a utilisé la photo de Gemma dans un faux profil assurant qu'elle était une de ses amies et qu'elle avait disparu dans la tragédie à Manchester", a indiqué Rachel Devine sur sa page Facebook.

À la recherche d'un cousin autiste

Un utilisateur de Twitter a également affirmé que son "cousin autiste", âgé de 19 ans, était porté disparu.

L'internaute à l'origine de cet avis de recherche confesse pourtant sur son profil que cette annonce est fausse et s'amuse de l'écho reçu par sa publication.

50 enfants seuls dans un hôtel

Croyant certainement bien faire, de nombreux internautes ont retweeté des messages assurant que 50 enfants non accompagnés se trouvaient dans un hôtel de Manchester proche de l'Arena à la suite de l'attentat. Ce qu'a démenti le porte-parole de l'établissement en question, assurant avoir en effet aidé les secours durant la nuit de lundi à mardi mais n'avoir aucun enfant abandonné dans son enceinte.

La police a également démenti cette rumeur. Remerciant tous ceux qui ont participé aux efforts de secours, les forces de l'ordre ont précisé qu'il n'y avait aucun enfant non accompagné dans de supposés hôtels de la ville.

Une supposée mise en garde 

De nombreux internautes ont relayé un message présenté comme annonçant la tragédie de Manchester. Le Daily Mail a également assuré sur Twitter que le réseau social refusait "d'expliquer pourquoi un tweet prédisant l'attaque de Manchester n'avait pas été signalé à la police", comme le rapporte encore Buzzfeed.

Or, il se trouve que ce message a été posté -depuis un compte qui a été supprimé- aux États-Unis et plusieurs heures après l'attaque au Royaume-Uni, le décalage horaire avec les États-Unis semant le trouble.

Céline Hussonnois-Alaya