Les immigrés s'affichent fièrement dans le métro de Londres

En pleine campagne pour les élections législatives au Royaume-Uni, le Mouvement contre la xénophobie a lancé une campagne d'affichage dans les métros et les trains de la capitale britannique pour soutenir les immigrés et leur place dans la société.

Le 7 mai, les Britanniques seront appelés à voter pour renouveler leur Parlement. Si l'économie est au coeur de cette campagne, Conservateurs, Travaillistes ou Libéraux ont placé le thème de l'immigration au centre des débats. D'autant que l'UKIP, le parti indépendantiste, est sorti grand vainqueur des élections européennes de mai 2014 en remportant 27,5% des voix. 

Pour donner une image positive de l'immigration et rendre hommage aux immigrés, le Mouvement contre la xénophobie (MAX) a imaginé une campagne d'affichage. Basée sur une opération de crowdfunding, un financement participatif, cette action a déjà récolté plus de 54.000 livres (près de 75.000 euros) sur les 44.000 dont le mouvement avait besoin pour mettre en place son projet.

"I am an immigrant"

Depuis 48 heures, de larges affiches de cette campagne baptisée "I am an immigrant" ont ainsi été placardées sur les murs des stations de métro et des trains de Londres. Sur chacune d'entre elles, la photo d'une personne étrangère, son nom, son métier et une citation. 

Sur l'une d'entre elles, Lukas Belina, casque sous le bras, est pompier. D'origine polonaise, il assure: "Depuis sept ans, je sauve des vies, et votre vie sera peut-être la prochaine". 

Sur une autre, c'est Baljeet Ghale, originaire du Kenya, et professeur en Angleterre qui s'affiche: "J'ai enseigné l'anglais à plus de 24.000 étudiants", assure-t-elle. Tandis que S. Chelvan, originaire du Sri Lanka, explique que "depuis 13 ans il se bat pour la justice". 

"Cette campagne a vraiment capté l'attention du public, elle a donné aux immigrants une voix qui leur permet de raconter leur histoire", se félicite le Mouvement contre la xénophobie. "Les immigrants font partie de l'histoire de notre société, il est temps de leur rendre hommage et non de les diffamer".

Depuis dix ans, entre 200.000 et 300.000 personnes entrent au Royaume-Uni chaque année. En novembre dernier, le Premier ministre britannique, David Cameron, annonçait une série de mesures visant à limiter le nombre d'entrées dans le pays. Entre autres, le gouvernement propose d'expulser les étrangers qui ne trouvent pas d'emploi dans les six mois ou toucher aux conditions d'attributions des aides sociales.

J.C.