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Royaume-Uni

Incendie à Londres: 12 morts selon un nouveau bilan

L'incendie qui s'est rapidement propagé aux 24 étages que compte cette tour d'habitation a fait au moins 17 morts et des dizaines de blessés. Le bilan pourrait encore s'alourdir.

L'incendie s'est déclaré dans la nuit de mardi à mercredi à la Grenfell Tower à Londres est l'un des plus importants que la ville a connu depuis des décennies. L'immeuble d'habitation HLM de North Kensington a été entièrement ravagé par les flammes.

"En 29 années de carrière chez les sapeurs-pompiers, je n'avais jamais rien vu de cette ampleur", a déclaré Dany Cotton, cheffe des pompiers de la ville.

Le point sur la situation alors que de nombreux résidents ou relations attendent des nouvelles de proches ou de connaissances.

> Quel est le bilan (provisoire) de l'incendie?

Selon un nouveau bilan provisoire établi jeudi par la police, 17 personnes ont trouvé la mort dans la catastrophe. Stuart Cundy, commandant à la Metropolitan Police a prévenu que le nombre de victimes allait certainement augmenter et que "l'opération de recherche s'annonce complexe". 

"De nombreuses personnes sont portées disparues", déclarait de son côté le maire de Londres Sadiq Khan, mercredi matin.

Impossible en l'état actuel des investigations de dire combien de personnes se trouvaient à l'intérieur de l'immeuble. Des témoins ont vu des personnes sauter par les fenêtres pour tenter d'échapper aux flammes et aux fumées. Un nourrisson a été lancé par la fenêtre du 9e ou 10e étage par sa mère qui avait préalablement averti et demandé que quelqu'un le rattrape. Un homme s'est précipité pour le réceptionner avant qu'il n'atteigne le sol.

Une chance est qu'en période de Ramadan, dans cet immeuble en grande partie habité par une population issue de l'immigration, notamment nord-africaine, beaucoup de gens étaient encore éveillés. 

La solidarité du voisinage s'organise. Les associations locales Rugby Portobello Trust et Harrow Centre et certaines églises se sont mobilisées pour accueillir les sinistrés, tandis que les clubs de football professionnels de Fulham et des Queens Pars Rangers (2e division) ont également proposé un soutien matériel et financier.

> Comment s'est déclaré l'incendie?

Toutes les circonstances ne sont pas encore éclaircies, mais on sait que le feu a commencé peu avant 1 heure du matin, mercredi. Les pompiers ont été alertés à 00h54 (23h54 GMT mardi) qu'un incendie touchait une tour d'habitation dans le quartier de Kensington, à l'ouest de Londres, et sont arrivés sur place six minutes plus tard.

Selon plusieurs témoins le feu serait parti du quatrième étage de la tour avant de se propager très rapidement à l'ensemble de l'édifice. Six heures plus tard, le building de 24 étages qui abritaient quelque 120 appartements, était entièrement détruit par les flammes. 

Selon une hypothèse non encore confirmée, l'origine de l'incendie serait un réfrigérateur défectueux localisé au quatrième étage.

> La tour menace-t-elle de s'effondrer?

Les équipes spécialisées des sapeurs-pompiers ont exclu le risque d'effondrement de la tour. Une équipe d'ingénieurs spécialistes des structures continue cependant d'examiner la construction. 

La solidité de l'immeuble est fonction de la nature et de la qualité des matériaux de construction et de leur temps d'exposition aux flammes. Le béton armé peut notamment être fragilisé au bout d'un certain temps car la ferraille qui se trouve à l'intérieur peut se déformer.

> Quels moyens ont été déployés pour maîtriser l'incendie?

Plus de 40 camions de pompiers et 250 soldats du feu ont été mobilisés pour tenter d'éteindre les flammes. Une vingtaine d'ambulances ont été envoyées sur place pour transporter les blessés vers six hôpitaux londoniens, où ils ont été pris en charge par plus de cent médecins.

Autour de l'immeuble, un cordon de sécurité a été établi et l'autoroute A40 a été coupée.

> L'immeuble répondait-il aux normes de sécurité incendie?

Edifié en 1974, l'immeuble qui appartient à la Municipalité Royal de Kensington et Chelsea, avait été récemment rénové. Une opération d'un montant de 8,6 millions de livres (9,8 millions d'euros) s'était achevée en mai 2016. L'entreprise Rydon, en charge des travaux, a assuré que la rénovation "répondait à toutes les exigences en termes de normes incendie, de sécurité et de construction".

Pourtant sur un blog (grenfellactiongroup.wordpress.com), un collectif de résidents pointait depuis plusieurs années les carences du système d'information et de protection des habitants de l'immeuble en cas d'incendie. En novembre 2016, il affirmait que "seule une catastrophe pourrait mettre au jour l'incompétence du propriétaire et mettre fin aux négligences observées quant aux règles de sécurité".

"Tous nos avertissements sont tombés dans l'oreille d'un sourd alors qu'une catastrophe comme celle-ci était inévitable", a commenté le collectif après le drame.

Autres récriminations, le revêtement anti-incendie de l'immeuble n'aurait pas joué son rôle. Et les alarmes incendie ne se seraient pas déclenchées. Toutes accusations que Rydon, l'entreprise gestionnaire de l'immeuble, rejette en bloc. 

David Namias