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Royaume-Uni

Huit choses à savoir pour mieux comprendre le Brexit

Jeudi, les Britanniques se sont prononcés sur le maintien ou non du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne, au terme du fameux référendum sur le Brexit. Le point sur l'organisation du scrutin et les modalités immédiates d'une victoire du camp du "Leave".

Au terme d’une campagne déchirante entre les camps du "in" et du "out", les Britanniques se rendront aux urnes jeudi 23 juin pour décider de leur avenir au sein de l’Union européenne, avec le référendum sur le Brexit, contraction de "British" et "exit". Organisation du vote, résultats, modalités du retrait, le point sur les choses à savoir avant ce rendez-vous électoral crucial pour le futur du Royaume-Uni.

> Qui va voter le 23 juin?

Tous les Britanniques vont pouvoir voter pour ce référendum, et pas seulement ceux résidant sur le territoire du Royaume-Uni. Ainsi, les Britanniques résidant à l’étranger, mais enregistrés sur les listes électorales au Royaume-Uni depuis moins de 15 ans, ainsi que les Nord-Irlandais, et les citoyens du Commonwealth résidant en Grande-Bretagne, peuvent voter.

> A quelle question précise vont devoir répondre les Britanniques?

Concrètement, les Britanniques devront se prononcer sur le maintien ou non du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne. En anglais, la question sera donc "Should the United Kingdom remain a member of the European Union or leave the European Union?", soit, en français, “Le Royaume-Uni doit-il rester membre de l’Union européenne ou quitter l’Union européenne?”. Les participants au référendum auront le choix entre deux réponses: "remain a member of the European Union" ("rester membre de l’UE") ou "leave the European Union" ("quitter l’UE").

> Quand les résultats seront-ils connus?

Le vote durera toute la journée de jeudi, de 7 heures à 23 heures locales, heure à laquelle fermeront les 382 bureaux de vote. Autrement dit, il ne faut pas s’attendre à des résultats fiables avant le 24 juin, et ce d’autant plus que le décompte des bulletins sera exécuté par 12 centres régionaux.

Par ailleurs, aucune estimation de sortie des urnes n’est prévue par les instituts de sondage britanniques. Il faudra donc attendre les premiers résultats des dépouillements pour connaître la tendance. Selon la BBC, une première estimation fiable devrait être connue aux alentours de 4 heures du matin, dans la nuit de jeudi à vendredi.

> Que disent les derniers sondages?

Alors que les sondages publiés la semaine dernière donnaient le camp du "Leave" vainqueur, l’assassinat, le 16 juin, de la députée travailliste pro-UE Jo Cox, a rebattu les cartes. Après trois jours de deuil et de suspension de campagne, les deux camps ont repris l’offensive dimanche, et sont à nouveau au coude-à-coude dans les enquêtes d’opinion, le camp du "in" s’étant à nouveau hissé au niveau de celui du "out". Les deux derniers jours de la campagne devraient donc être marqués par le plus grand des suspens.

> Si le Brexit l’emporte, comment, concrètement, le Royaume-Uni se retirera-t-il de l’UE?

La procédure est prévue par l’article 50 du Traité de Lisbonne de 2009, qui intègre une "clause de retrait". "Tout Etat membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union", stipule ainsi le premier alinéa de l’article. Si le Brexit l’emporte, le Premier ministre doit activer l’article 50, en notifiant au Conseil européen, par le biais d’une lettre, une demande de sortie du Royaume-Uni de l’UE.

> Combien de temps prendrait la procédure de retrait?

L’activation déclencherait une procédure de deux ans, marquée par des négociations entre Londres et les 27 autres pays membres. Autrement dit, en cas de victoire du camp du Brexit, le Royaume-Uni resterait au sein de l’UE au moins jusqu’en 2018, le temps de négocier les modalités de la séparation, et de la nouvelle relation à venir entre Londres et Bruxelles.

D’ici là, les lois et les traités européens continueront de s’appliquer au Royaume-Uni, jusqu’à l’entrée en vigueur de l’accord de retrait, qui doit être validé par le Conseil européen, après un vote du Parlement européen. En revanche, comme l’explique la BBC, le Royaume-Uni serait écarté des prises de décision à l’échelle européenne.

Toutefois, le scénario d’une sortie d’un Etat membre de l’UE ne s’étant encore jamais produit, les modalités exactes du déroulement de la procédure restent encore floues.

> David Cameron pourra-t-il rester en poste?

En cas de victoire du camp du "Leave", David Cameron, qui aurait ainsi perdu un référendum qu’il a lui-même mis en place, verrait sa légitimité sévèrement remise en cause. D’autant plus que le Premier ministre s’est engagé dans la campagne pour le maintien de son pays dans l’Union européenne.

Aussi, si les résultats diffusés le 24 juin au matin privilégient la sortie de l’UE, il n’est pas certain que David Cameron puisse conserver sa place. Sans oublier que Boris Johnson, l’ancien maire de Londres et meneur du camp du Brexit, ne perdra pas une seconde pour remettre en cause la légitimité démocratique du Premier ministre. Il est d'ailleurs le grand favori pour lui succéder à Downing Street en cas de victoire du Brexit.

> En cas de victoire du camp du Brexit, comment réagira l’UE?

Sans surprise, les marchés financiers européens devraient s’affoler dès leur ouverture, le 24 juin au matin, si les Britanniques choisissent de sortir de l’UE. Du côté de Bruxelles, des réunions sont d’ores et déjà prévues vendredi matin entre les présidents de la Commission, Jean-Claude Juncker, du Conseil européen, Donald Tusk, et du Parlement européen, Martin Schulz. Une session plénière extraordinaire du Parlement européen devrait également se tenir dans les jours suivant le référendum.