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Royaume-Uni

Européennes: les milkshakes éclaboussent la campagne de l'extrême droite britannique

Nigel Farage à Newcastle, le 20 mai 2019 en Grande-Bretagne.

Nigel Farage à Newcastle, le 20 mai 2019 en Grande-Bretagne. - Capture vidéo AFP

Nigel Farage et deux autres militants d'extrême droite en campagne pour les européennes en Grande-Bretagne ont été éclaboussés par des milkshakes ces dernières semaines, parfois à plusieurs reprises.

Après les oeufs, la farine et les tartes à la crème, voici les milkshakes. Les aliments volatiles sont un refrain connu des campagnes politiques françaises: Jean-Pierre Raffarin, Alain Juppé, Lionel Jospin, François Hollande, Manuel Valls, Emmanuel Macron… Tous en ont fait l'expérience.

Le phénomène s'observe aussi outre-Manche. Depuis début mai, plusieurs politiques britanniques en campagne pour les européennes ont été aspergés de milkshakes lors de leurs déplacements. Tous ont un point commun: leurs positions d'extrême droite et leur volonté de quitter l'Union européenne.

Le tout premier visé, le 1er mai selon le Telegraph, est Tommy Robinson. De son vrai nom Steven Yaxley-Lennon, ce candidat indépendant fondateur de la xénophobe English Defense League a reçu deux milkshakes en deux jours.

Un candidat du parti pro-Brexit UKIP, au coeur d'une polémique pour avoir écrit en 2016 à une députée travailliste qu'il "ne la violerait même pas", a lui reçu quatre milkshakes depuis le début de la campagne.

Pas de milkshakes au McDonald's d'Edimbourg

Cela a poussé les autorités d'Edimbourg à demander à McDonald's d'arrêter de vendre des crèmes glacées le week-end dernier, alors que s'y est tenu un meeting du fondateur du UKIP et désormais leader du parti du Brexit, Nigel Farage.

De son côté, Burger King a tenu à informer ses clients qu'ils allaient vendre des milkshakes tout le week-end: "Amusez-vous bien!", a tweeté la chaîne, avant d'assurer qu'ils n'encourageraient jamais à "gâcher" leurs "délicieux" produits en promouvant la violence.

Malheureusement pour Nigel Farage, cela ne l'a pas épargné de son premier baptême de crème glacée à Newcastle ce lundi. Le politique avait l'air visiblement agacé que sa sécurité n'ait pu empêcher l'agresseur d'agir. Les "attaques au milkshake" ne semblent pas liées, mais plutôt le fait d'individus agissant sur l'impulsion du moment.

"J'avais très envie de boire mon milkshake, mais je crois que je lui ai trouvé une meilleure fin"

L'entrée fulgurante du milkshake dans la catégorie "nourriture jetée aux politiques" s'explique par des raisons assez simples: la facilité avec laquelle s'en procurer, l'humiliation de l'éclaboussure, la visibilité de l'acte et son côté relativement inoffensif.

Des enquêtes sont toutefois en cours et un homme a été arrêté après l'agression de Nigel Farage.

"J'avais très envie de boire (mon milkshake), mais je crois que je lui ai trouvé une meilleure fin", a philosophé l'homme de 32 ans auprès de la Press Association lors de son arrestation.

Le hashtag #SplashTheFash ("Arrosez les fachos") illustre le débat sur la légitimité de ces actions et l'emploi de la violence dans le cadre d'une campagne politique.

Sur Twitter toujours, Nigel Farage a regretté que "certains partisans anti-Brexit se sont radicalisés, à tel point qu'une campagne normale est impossible". Plusieurs internautes se sont empressés de lui rappeler qu'en mai 2017, lors d'un événement public, il avait assuré que si Theresa May n'organisait pas un Brexit lui convenant, il "prendrait son fusil et partirait au front".

Liv Audigane