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Affaire Litvinenko: une "responsabilité britannique" ?

Scotland Yard, siège de la pocile britannique

Scotland Yard, siège de la pocile britannique - -

Six ans après la mort de l'opposant russe par empoisonnement au polonium, l'enquête n'avance guère.

Qui a tué Alexandre Litvinenko ? Six ans après la mort de l'opposant russe, empoisonné à Londres au polonium en 2006, l'enquête judiciaire ouverte au Royaume-Uni pourrait examiner la "responsabilité de l'Etat britannique" pour ne pas avoir assuré la protection de la victime, a indiqué vendredi l'un des responsables des investigations.

Contentieux entre Londres et Moscou

L'affaire Litvinenko est un sujet de contentieux entre Londres et Moscou, en raison du refus de la Russie d'extrader Andreï Lougovoï, considéré par les enquêteurs britanniques comme le principal suspect de l'assassinat.

Alexandre Litvinenko, un transfuge du FSB (services de renseignement russes) réfugié en Grande-Bretagne, avait bu un thé en novembre 2006 avec Andreï Lougovoï, un agent secret russe, et l'homme d'affaires Dmitri Kovtoun, dans un hôtel londonien. Il est ensuite tombé gravement malade avant de succomber à l'hôpital d'un empoisonnement au polonium, une substance radioactive.

Lougovoï et Kovtoun avaient laissé un sillage de radioactivité derrière eux en rentrant en Russie.

Le gouvernement russe invité à participer

Ce type d'enquête judiciaire, appelée "inquest" en droit britannique, est destiné à établir les circonstances exactes d'un décès en cas de mort violente ou inexpliquée. Menée parallèlement à l'enquête policière, elle ne débouche pas sur un procès et ne vise pas à établir les responsabilités pénales ou civiles.

Un avocat ("counsel to the inquest") est chargé notamment d'interroger les témoins et de présenter les preuves.

Me Hugh Davies a précisé que le gouvernement russe avait été invité à participer en tant que "partie intéressée" à l'enquête.

La représentante de Marina Litvinenko, la veuve de l'opposant, a suggéré que le FSB soit également convié à ce titre si le gouvernement russe n'était pas représenté, tout comme le MI6, les services de renseignement extérieurs britanniques.

Illustration par Paul Hudson / Flickr, licence CC