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Allemagne

Une femme politique allemande poignardée par un anti-migrants

L'agression samedi au couteau d'une candidate à la mairie de Cologne, impliquée dans l'aide aux réfugiés, conforte les craintes des autorités qui mettent en garde depuis des semaines sur le risque d'un "terrorisme d'extrême droite" en raison de l'afflux de migrants.

Henriette Reker était en train de faire campagne ce samedi sur un marché de Cologne quand un homme de 44 ans l'a poignardée. Indépendante mais soutenue par l'Union chrétienne-démocrate (CDU), le parti d'Angela Merkel, elle était responsable de la prise en charge des réfugiés à la mairie de Cologne.

Un état stable

L'agresseur, interpellé juste après les faits, "a dit qu'il avait commis cet acte avec une motivation raciste", a expliqué un responsable de la police de Cologne. Henriette Reker a subi des blessures sérieuses, mais son état est stable. Une autre femme a également été grièvement blessée lors de cette attaque.

Trois autres personnes ont été légèrement blessées par cet Allemand, chômeur de longue durée et qui n'était "pas actif politiquement", selon la même source.

Merkel "exprime sa stupeur"

La chancelière allemande Angela Merkel s'est enquis de l'état de santé de Henriette Reker et "a exprimé sa stupeur". 

Le ministre de la Justice, Heiko Maas, a dénoncé "un acte inimaginable et abominable" tandis que la présidente de la région de Cologne, la Rhénanie du nord-Westphalie, Annelore Kraft, y a vu "une attaque contre la démocratie".

Peu connue en dehors de Cologne, Henriette Reker est l'une des prétendantes les plus sérieuses au poste de maire de la quatrième ville d'Allemagne avec 980.000 habitants, lors de l'élection municipale de dimanche.

L'Allemagne attend cette année quelque 800.000 demandeurs d'asile, un record historique. Mais la politique d'ouverture aux réfugiés de la chancelière suscite de vives critiques de toutes parts.

La crainte d'une escalade de la violence anti-migrants

Cette agression conforte les craintes des autorités qui mettent en garde depuis des semaines sur le risque d'un "terrorisme d'extrême droite" en raison de l'afflux de migrants.

Cette agression s'inscrit aussi dans un contexte de violences contre les migrants, avec notamment des dizaines d'attaques contre les foyers de demandeurs d'asile depuis le début de l'année.

Et dans l'est de l'Allemagne, les manifestations de mouvements populistes et d'extrême droite rassemblent de nouveaux des milliers de manifestants, si bien que les autorités disent ouvertement craindre l'escalade.

Ces dernières semaines, les mouvements populistes s'en prenaient dans leurs discours tout autant aux réfugiés envahissant, selon eux, l'Allemagne qu'aux politiques les laissant venir.

Ainsi, lundi dernier, les militants de Pegida, le mouvement islamophobe de Dresde qui a encore radicalisé son discours avec la crise des réfugiés, a choqué l'Allemagne en dressant des potences "réservées" à Angela Merkel et à son vice-chancelier social-démocrate, Sigmar Gabriel.

la rédaction avec AFP