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Crash: le passé dépressif d'Andreas Lubitz, le "pilote fou", se dévoile

Le Bild a fait de nouvelles révélations sur le passé d'Andreas Lubitz, le copilote soupçonné d'avoir provoqué le crash de l'A320 de la Germanwings.

Le Bild a fait de nouvelles révélations sur le passé d'Andreas Lubitz, le copilote soupçonné d'avoir provoqué le crash de l'A320 de la Germanwings. - Bild

Soupçonné d'avoir délibérément provoqué le crash de l'Airbus A320 de la Germanwings, mardi, le copilote Andreas Lubitz, décrit comme un jeune homme sans histoire, présentait quelques zones d'ombres. Selon les dernières révélations, il avait souffert d'une grave dépression en 2009, et restait depuis sous traitement médical. En arrêt maladie le jour du drame, il l'avait caché à son employeur.

Un geste, et des questions. Près de trois jours après le terrible crash de l'Airbus A320 de la Germanwings dans les Alpes-de-Haute-Provence, avec 150 passagers à bord, la personnalité du copilote, soupçonné d'avoir provoqué délibérément l'accident, est plus que jamais au coeur de l'enquête. Si Andreas Lubitz, 28 ans, est présenté par son entourage comme un jeune homme sans histoire, calme, souriant et sportif, l'étude de son passé présente quelques zones d'ombres, qui pourraient avoir un lien avec son terrible geste de mardi.

Parmi les révélations fracassantes de ce vendredi, il apparaît que celui que d'aucuns surnomment déjà "le pilote fou" n'aurait d'ailleurs jamais dû se retrouver aux commandes du vol 4U9525 car il faisait l'objet d'un arrêt maladie le jour du drame. Notre point sur les dernières avancées de l'enquête.

> Un trou dans le parcours, et une grave dépression

Salarié de la Germanwings depuis septembre 2013, avec 630 heures de vol au compteur, Andreas Lubitz avait toujours rêvé d'être pilote. Au moment où il rejoint la compagnie low-cost, filiale de la Lufthansa, en tant que copilote, il sort tout juste d'une formation au sein du centre de pilotage du groupe, à Brême, dans le nord-ouest de l'Allemagne. "Très compétent", selon son employeur, il avait également obtenu un certificat de pilotage à Phoenix, dans l'Etat de l'Arizona aux Etats-Unis. 

Derrière son image de gendre idéal propre sur lui, calme et souriant, sportif au goût prononcé pour la course à pied - l'une des rares photographies de lui actuellement dévoilées le montre en train de compléter un marathon en 2013 - et la voltige, le jeune homme révèle quelques failles.

Selon la presse allemande, Andreas Lubitz avait en effet subi une grave dépression en 2009, qui l'avait conduit à interrompre pendant six mois sa formation de pilotage, entamée en 2008. Ainsi, la mère d'une ancienne camarade de classe, citée jeudi par le journal allemand Der Spiegel, raconte: "à un moment, il a dû interrompre sa formation de pilote. Apparemment, il faisait une dépression ou un burn-out". Après ce break, il est déclaré apte à voler en 2010.

> Régulièrement suivi depuis 2009

Ce passage par un grave état dépressif, le quotidien allemand Bildl'a également confirmé ce vendredi matin. Une grave dépression qui aurait nécessité un traitement psychiatrique de 18 mois, selon des documents émis par l'autorité allemande de supervision du transport aérien, la Luftfahrt Bundesamt, que le journal allemand a consulté. S'il avait repris une vie normale, le jeune homme restait sous traitement "médical particulier et régulier". 

Au point même que le Centre hospitalier de Düsseldorf a annoncé ce vendredi qu'Andreas Lubitz avait consulté l'établissement très récemment, au cours des deux derniers mois.

> En arrêt maladie le jour du drame

L'ultime fois, c'était précisément le 10 mars, pour "des diagnostics". La nature et les soins prescrits n'ont par ailleurs pas été rendus publics, secret médical oblige. Mais selon toutes vraisemblances, le copilote aurait renoué avec ses troubles psychiatriques.

Pourquoi? Car selon le procureur de Düsseldorf, Christoph Kumpa, des attestations d'arrêt maladie ont été retrouvées, déchirées, chez Andreas Lubitz. Des documents qui viennent "appuyer la thèse" selon laquelle le jeune homme "a caché sa maladie à son employeur et à son environnement professionnel", d'après les morts du magistrat. Des arrêts "apparemment" signés d'un "neurologue et psychiatre", mais qui ne donnent pas le nom de la maladie en question.

> Une peine de coeur en cause?

Si le caractère "délibéré" du crash ne fait plus aucun doute, les motivations d'Andreas Lubitz restent mystérieuses. Acte de suicide en entraînant 149 personnes avec lui, ou acte terroriste? Pour la première hypothèse, "aucune lettre d'adieu" n'a pour l'heure été retrouvée, a expliqué le procureur de Düsseldorf. Et rien ne vient étayer la seconde.

Et s'il s'agissait simplement d'une rupture qui a conduit l'homme à une telle extrémité? Selon les informations de BFMTV, une jeune femme, présentée comme la "petite-amie" d'Andreas Lubitz, a été entendue par la police ce vendredi. Bild va même plus loin, en affirmant que "Lubitz faisait face, avant le drame, à une grave crise dans sa relation avec sa petite amie et cette peine de cœur aurait pu le conduire à tout cela".