BFMTV
Allemagne

Concilier famille et travail, le casse-tête des Allemandes

Les Allemandes sont découragées par le modèle de la "bonne mère".

Les Allemandes sont découragées par le modèle de la "bonne mère". - -

En Allemagne, les femmes préfèrent ne pas avoir d’enfants plutôt que d’être vues comme "indignes" en poursuivant une carrière professionnelle à côté de leur maternité. C’est le résultat d’une étude publiée lundi.

Faire des enfants n’est plus du tout une priorité pour les femmes allemandes : c’est le résultat d’une étude menée par le Bureau fédéral pour la recherche démographique, publiée lundi. Les raisons invoquées: la difficulté d’allier maternité et carrière professionnelle.

D’après l’étude, relayée par le quotidien die Süddeutsche Zeitung, les Allemandes seraient notamment effrayées par le modèle de la "bonne mère", encore très répandu dans certains Länder allemands - surtout ceux de l'ancienne RFA.

En Allemagne, notent les auteurs de l’étude, "la mère appartient à son enfant et il ne faut pas le laisser dans une structure d'accueil jusqu'à ses trois ans sous prétexte que la mère veut travailler". L’expression "mère-corbeau" est d’ailleurs très répandue Outre-Rhin : elle désigne ces mères "indignes" qui choisissent d' "abandonner" leurs enfants pour aller travailler.

Pays hostile aux mères ?

Devenir mère n'est pas attirant, constate également le journal à sensation Bild : "Les femmes actives doivent toujours s'entendre dire : 'mais comment veux-tu concilier travail et enfants ?' 'Veux-tu vraiment confier ton nourrisson à un inconnu ?' Ces questions s'apparentent au reproche, elles font mal (...) L'Allemagne n'est pas un pays hostile aux enfants, c'est un pays hostile aux mamans. Nous en sommes tous un peu responsables", écrit le tabloïd.

Résultat : devant une impossibilité de concilier famille et travail, les femmes se décident plutôt pour la carrière professionnelle. Et voilà comment le taux de natalité allemand se retrouve parmi les plus bas d’Europe (1,34 enfant par femme).

Coup de pouce pour les places en crèches

Face à une situation qui devient préoccupante pour l’Allemagne, le gouvernement d’Angela Merkel a décidé de réagir. A partir d'août 2013, tout parent d'enfants âgés de moins de trois ans aura droit à une place en crèche ou chez une nourrice agréée. A cette date, sera également mise en place l'allocation aux familles gardant leurs bambins de moins de trois ans à domicile, surnommée "prime au fourneau" par ses détracteurs.

La bonne volonté politique est là. Mais dans la pratique, l’évolution des mentalités prendra du temps.