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Allemagne

Attentat à Berlin: pour l'antiterrorisme allemand, Anis Amri représentait une menace "peu probable"

Anis Amri disposait de huit identités différentes.

Anis Amri disposait de huit identités différentes. - AFP

Anis Amri était dans le collimateur de l'antiterrorisme allemand. Pourtant, ses services avaient jugé peu probable que le Tunisien de 24 ans commette un attentat sur le territoire, indique un rapport du centre allemand de lutte antiterroriste, selon le quotidien Süddeutsche Zeitung. Malgré de nombreux indices, sur une échelle de 1 à 8 allant du plus dangereux au moins dangereux, Anis Amri était classé au niveau 5.

En consultant ces rapports, dont le dernier date de cinq jours avant l'attentat sur le marché de Noël de Berlin, le journal assure que les autorités savaient qu'Anis Amri entretenait des contacts étroits avec les milieux jihadistes allemands et avait été classé comme "sympathisant du groupe Etat islamique". Dans sa synthèse du 14 décembre, l'antiterrorisme avait pourtant relevé qu'Amri disposait d'une "expérience (du fonctionnement) de la police" et de "la conspiration" inhabituelle même pour un islamiste radical. Néanmoins, les enquêteurs avaient perdu sa trace en novembre.

Sous surveillance jusqu'à l'automne

Les enquêteurs étaient aussi informés qu'Amri avait au moins à une reprise cherché sur internet les moyens de fabriquer une bombe tuyau et avait, dans une discussion en ligne, proposé ses services comme kamikaze, probablement à un membre de Daesh. C'est pour cette raison qu'entre mars et septembre dernier, le parquet de Berlin l'avait placé sous surveillance avant d'abandonner son enquête faute de preuves. L'homme semblait préparer puisqu'il se servait de pas moins de huit signatures.

Anis Amri fréquentait également une école islamique de Dortmund qui était dirigée par Boban S., un ressortissant germano-serbe de 36 ans et militant islamiste radical notoire arrêté début novembre dans le coup de filet qui a démantelé un réseau de recrutement présumé de Daesh. A la tête de cette filière figurait Ahmad Abdulaziz Abdullah A., alias "Abou Walaa",et surnommé "le prédicateur sans visage" en raison de ses vidéos en ligne où il prenait soin d'apparaître de dos.

J.C. avec AFP