BFMTV
Allemagne

Angela Merkel, chancelière de plus en plus isolée au sein de sa coalition

La chancelière allemande quitte le Bundestag à Berlin ce mardi 25 septembre.

La chancelière allemande quitte le Bundestag à Berlin ce mardi 25 septembre. - Kay Nietfeld / dpa / AFP

Angela Merkel apparaît toujours plus affaiblie, alors que les députés allemands au Bundestag lui ont fait un nouvel affront ce mardi, en balayant d'un revers de bras son fidèle allié Volker Kauder.

Les crises gouvernementales s'enchaînent pour la chancelière allemande. "Merkel ne peut plus faire comme si rien ne s'était passé" titre la presse allemande ce mardi, alors que les députés conservateurs de l'Union chrétienne-démocrate et de son allié bavarois viennent d'élire Ralph Brinkhaus à la tête du groupe parlementaire CDU/CSU au Bundstag.

Un inconnu du grand public, député CDU, remplacera donc Volker Kauder, qui s'avérait être en poste depuis 13 ans, et un très proche de la chancelière Merkel. Après ce nouvel affront, les députés de l'opposition ont évoqué une "rébellion" contre Angela Merkel.

"C'est une révolte contre Merkel", a twitté le vice-président social-démocrate du Bundestag, Thomas Oppermann. 

"C'est le début de la fin de la GroKo (acronyme de la "grande coalition" gouvernementale formée par les conservateurs et les sociaux-démocrates)", a encore jugé Alexander Graf Lambsdorff, député du Parti libéral FDP. "L'autorité de la chancelière dans son propre groupe parlementaire est officiellement détruite", a-t-il ajouté.

L'épineuse question migratoire

Depuis la laborieuse formation de son quatrième gouvernement de coalition, la chancelière joue les équilibristes pour satisfaire ses partenaires sociaux-démocrates du SPD et ses alliés conservateurs bavarois du CSU qui se vouent une inimité mutuelle.

"C'est comme ça que fonctionne la démocratie, il y a parfois des pertes, et il n'y a aucun moyen d'édulcorer" a elle-même reconnu la chancelière, sans cacher sa déception.

Déjà, au début de l'été, Angela Merkel avait dû affronter les foudres de son ministre de l'Intérieur, le très conservateur Horst Seehofer, grand contempteur de sa politique de relative ouverture aux migrants.

Depuis des semaines, les médias prophétisent même le départ anticipé de la cheffe de gouvernement avant la fin de son mandat prévu pour 2021.
Jeanne Bulant avec AFP