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Allemagne: la police déjoue le projet d'attentat néonazi d'un adolescent

Des véhicules de police en Allemagne. (Illustration)

Des véhicules de police en Allemagne. (Illustration) - JENS SCHLUETER © 2019 AFP

Plusieurs bombes et engins explosifs ont été rertouvés dans la chambre du lycéen, ainsi que des écrits racistes et antisémites.

Les autorités allemandes ont annoncé ce jeudi avoir déjoué le projet d'attentat néonazi à la bombe d'un adolescent de 16 ans dans son école, dernier exemple en date d'une longue série de menaces provenant de cette mouvance en Allemagne.

"La police a vraisemblablement évité un cauchemar" dans la ville d'Essen où le jeune homme est "fortement soupçonné d'avoir planifié un attentat", a déclaré le ministre de l'Intérieur de l'Etat régional de Rhénanie du Nord-Westphalie, Herbert Reul.

"On a probablement empêché un attentat néonazi", a renchéri le chef adjoint du gouvernement régional, Joachim Stamp.

Herbert Reul a cependant prévenu que "des indices laissent à penser" que le suspect souffre de "graves problèmes psychiques" et a des "pensées suicidaires".

Des motivations politiques extrémistes

Les forces d'élite de la police allemande ont fait irruption dans la nuit de mercredi à jeudi dans l'appartement de cet adolescent, après avoir reçu un "renseignement".

Ils y ont retrouvé "16 bombes tuyaux", des engins explosifs improvisés, dont certaines contenaient des clous, une arbalète avec des flèches et une arme artisanale. Ces engins étaient en état de "fonctionner" mais pas encore d'exploser car les policiers n'ont pas trouvé de détonateurs.

Plusieurs indices laissent à penser que le suspect avait des motivations politiques extrémistes: des "inscriptions SS" ont été retrouvées dans sa chambre.

Des écrits racistes et antisémites dans sa chambre

En outre, les enquêteurs ont découvert une grande quantité de documents écrits promouvant des thèses d'extrême droite, "racistes, antisémites et antimusulmanes", a souligné Herbert Reul.

Ses écrits pourraient aussi s'apparenter à l'"appel à l'aide urgent d'un jeune homme désespéré", selon le responsable politique, qui a précisé que l'adolescent n'était pas connu des services de renseignement.

Les enquêteurs privilégient d'ailleurs la piste d'un acte solitaire.

Son lycée fouillé "de fond en comble"

Herbert Reul a expliqué que la police avait été prévenue par un autre adolescent. Selon lui le jeune homme "voulait placer des bombes dans son école", un lycée situé à quelque 800 mètres de son domicile.

Par mesure de sécurité, cet établissement et un autre collège où il avait également été scolarisé ont été fermés ce jeudi. Ils ont été fouillés "de fond en comble" par plus de 120 policiers assistés de chiens pour s'assurer que le suspect n'y avait pas déposé d'explosifs.

"La xénophobie, l'extrémisme et la violence n'ont pas leur place ici en Rhénanie du Nord-Westphalie (...), nous nous opposons avec détermination au terrorisme d'extrême droite", a dit sur Twitter le ministre-président de cette région, Hendrik Wüst.

La lutte contre l'extrémisme se renforce

Cette affaire présente des similitudes avec l'attentat raciste de Hanau, près de Francfort, perpétré en février 2020 par Tobias Rathjen, un Allemand impliqué dans la mouvance complotiste qui avait abattu neuf jeunes, tous d'origine étrangère. Les policiers avaient aussi retrouvé chez lui un manifeste de théories complotistes et d'extrême droite.

Les autorités allemandes ont propulsé ces dernières années la violence d'extrême droite au premier rang des menaces à l'ordre public, avant le risque jihadiste. Le meurtre en juin 2019 par un militant néonazi de Walter Lübcke, un élu du parti conservateur qui défendait la politique d'accueil des migrants de l'ancienne chancelière Angela Merkel, a notamment provoqué un électrochoc en Allemagne.

Depuis, les opérations de police contre cette mouvance se sont multipliées. Début avril, les autorités ont notamment procédé à un coup de filet dans les milieux d'extrême droite.

E.F. avec AFP