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Allemagne

A Dachau, des réfugiés logés dans l’ancien camp de concentration

Des migrants sont logés dans une ancienne dépendance du camp de concentration de Dachau, en Allemagne.

Des migrants sont logés dans une ancienne dépendance du camp de concentration de Dachau, en Allemagne. - Guenter Schiffmann - AFP

Les autorités locales ont décidé de loger des migrants et des sans-abris dans des dépendances de l’ancien camp de concentration de Dachau. Un choix motivé par la nécessité de trouver des lieux d’accueil mais qui fait débat sur place.

Entre 1939 et 1945, plus de 40.000 personnes sont mortes dans le camp de concentration de Dachau, dans le sud de l’Allemagne. Soixante-dix ans après, et alors que l’Europe fait face à sa plus grave crise migratoire depuis la Seconde guerre mondiale, la ville a décidé d’héberger des migrants dans des dépendances du camp.

Le lieu choisi, le site du jardin aromatique, ne se trouve pas dans le camp des détenus. Il se trouve à l'extérieur de l'enceinte, mais était utilisé par les Nazis. On y trouve plusieurs bâtiments qui ont été rénovés et des serres.

Lorsque le camp était en activité, les juifs devaient entretenir le jardin, destiné à fournir des herbes médicinales aux Nazis. Les prisonniers étaient parfois fusillés arbitrairement.

Une cinquantaine de personnes hébergées

Le quotidien britannique The Guardian révèle que désormais des familles y sont logées. Le maire de la ville de Bavière, Florian Hartmann justifie l’utilisation de ces locaux comme lieu d’hébergement. La ville de 45.000 habitants accueille 350 réfugiés et manque de place. "En un sens, des bâtiments qui portent un fardeau historique peuvent être employés à un but social utile", explique le maire de Dachau. En tout, une cinquantaine de personnes sont logées dans les bâtiments du jardin aromatique.

Les nouveaux résidents n’ont pas toujours connaissance de l’héritage des murs qui les abritent. "J’avais surtout besoin d’un toit au-dessus de ma tête", raconte au Guardian un jeune Afghan de 22 ans. Ce dernier a fui son pays et les Talibans qui ont tué son père. Une mère de famille se concentre elle aussi sur l'aspect utilitaire de son logement. "Où devrais-je vivre avec mes trois enfants? Dans la rue? Ici c'est mieux", plaide-t-elle. 

Un lieu symbole de torture et de mort

Mais dans la ville, l’appropriation de ce lieu chargé d’histoire ne fait pas l’unanimité. "Pour moi, ce n’est pas très accueillant de loger des réfugiés dans un lieu qui symbolise la torture et la mort", regrette Gabriele Hammermann, la directrice du mémorial du camp.

Cette dernière voudrait que, comme le reste du camp de concentration, le jardin soit sanctuarisé et devienne aussi un lieu de mémoire.

C. B