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États-Unis: avant le vote de Caroline du Sud, les démocrates se retrouvent pour un nouveau débat

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Si Bernie Sanders doit capitaliser sur ses bonnes performances obtenues lors des trois premiers scrutins, ses adversaires doivent, Joe Biden en tête, inverser la tendance afin de garder une chance de devenir le candidat qui affrontera Donald Trump en novembre prochain.

À l’approche du vote déjà crucial en Caroline du Sud ce samedi, c’est sous tension que les candidats démocrates se retrouvent pour un nouveau débat ce mardi.

Pour l’heure, Bernie Sanders est le grand vainqueur de ces primaires, après avoir obtenu samedi 46,8% des suffrages dans le Nevada, et se retrouve loin devant Pete Buttigieg et Joe Biden au nombre de délégués (45 contre respectivement 25 et 15).

Pour autant, son avance illustre également la fracture au sein du parti, entre les partisans du sénateur "socialiste" autoproclamé et les tenants d'un discours jugé plus rassembleur destiné à l'électorat conservateur.

Fidel Castro et assurance santé universelle

Ce mardi à Charleston, Bernie Sanders, 78 ans, doit faire face à Joe Biden, Michael Bloomberg, Pete Buttigieg, Amy Klobuchar, Tom Steyer et Elizabeth Warren.

Sans doute sera-t-il de nouveau attaqué sur son programme trop radical aux yeux des démocrates modérés, mais également sur le financement jugé flou d'une assurance santé universelle, ou encore sur ses récents commentaires sur Fidel Castro.

Dimanche passé, il avait notamment salué le "programme massif d'alphabétisation" lancé par le père de la révolution cubaine, tout en assurant condamner "la nature autoritaire du régime."

À cette occasion, il avait été repris de volée par Joe Biden qui avait évoqué une "admiration" pour des éléments de la dictature de Castro. Michael Bloomberg avait quant à lui rappelé le "sombre héritage" laissé par le dictateur.

Mais l'élu du Vermont, qui bénéficie d'une armée de militants fidèles, s'est révélé un tribun hors pair depuis le début de la campagne.

"Les idées qui semblaient radicales il y a quatre ans sont devenues en quelque sorte dominantes", a-t-il ainsi affirmé dimanche sur CBS.

Tremplin pour le Super Tuesday

À bien des égards, le rendez-vous est également important pour l’ancien vice-président de Barack Obama, Joe Biden, aux scores décevants lors des trois premiers scrutins. Il espère faire un bon résultat dans cet État où les Noirs représentent plus de la moitié de l'électorat démocrate.

Son avance de près de quinze points dans les sondages en Caroline du Sud a fondu en quelques semaines et il se retrouve talonné par Bernie Sanders.

"Si vous gagnez la Caroline du Sud de manière décisive, vous préparez le ‘Super Tuesday’ et vous devenez le grand favori", a pronostiqué dimanche l'influent élu noir Jim Clyburn, en référence aux scrutins organisés dans quatorze États le 3 mars.

De son côté, le milliardaire et philanthrope Tom Steyer, qui s'est illustré lors des récents débats, s'est concentré sur la communauté noire de l'État à coups de publicités et de réunions publiques.

Une stratégie qui lui permet de pointer en troisième position des intentions de vote, selon une moyenne réalisée par le site RealClearPolitics.

Bloomberg en embuscade

Derrière, l'ancien maire de South Bend, dans l'Indiana, Pete Buttigieg, ainsi que les sénatrices Elizabeth Warren et Amy Klobuchar, sont à la traîne.

Pete Buttigieg, est le premier homosexuel à avoir une chance de décrocher l'investiture après de bons scores aux deux premiers scrutins. Mais il manque de soutien au sein des minorités du pays, qui lui reprochent son bilan en matière de discrimination raciale à la mairie et, pour certains électeurs religieux, son orientation sexuelle.

Après une première apparition ratée la semaine dernière, le milliardaire Michael Bloomberg retrouve lui aussi l'estrade même s'il ne participe pas au vote samedi.

Troisième des sondages nationaux, l'ancien maire de New York, âgé de 78 ans, entrera dans la course lors du "Super Tuesday" après avoir puisé plus que n'importe quel autre candidat à une présidentielle américaine dans sa fortune personnelle pour faire campagne.

Ce dernier a mis en garde contre une éventuelle investiture de Bernie Sanders, une "erreur fatale" qui fera selon lui réélire Donald Trump.

Hugo Septier avec AFP