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Espagne: un professeur poursuivi pour pédophilie accuse son école catholique de l'avoir couvert

Le premier sommet pour lutter contre la pédophilie dans l'Eglise s'est ouvert ce jeudi matin.

Le premier sommet pour lutter contre la pédophilie dans l'Eglise s'est ouvert ce jeudi matin. - AFP

Il assure que l'ordre catholique avait étouffé une autre affaire l'impliquant en 1986.

Un ancien professeur d'une école mariste, jugé à Barcelone, a reconnu ce mardi deux délits d'abus sexuels sur les quatre dont il est accusé et assuré que l'ordre catholique avait étouffé une autre affaire l'impliquant en 1986.

Protagoniste du scandale qui a éclaté en 2016 dans des écoles de cette congrégation, Joaquin Benitez a assuré qu'il "n'avait pas peur" lorsqu'il abusait d'élèves parce qu'il se sentait "protégé par les Maristes". En 1986, a affirmé l'ex-enseignant, un parent d'élève l'avait accusé d'attouchements sur son fils à la direction de l'école où il travaillait à Barcelone. Le directeur avait alors promis à ce parent de prendre "des mesures fermes".

"J'étais convaincu qu'ils m'appelleraient pour m'expulser mais cela n'a pas été le cas. L'été est passé, je suis revenu à l'école et ils m'ont dit de ne pas le refaire", a affirmé Joaquin Benitez, contre qui le parquet requiert 22 ans de prison.

Les Frères maristes nient toute implication

Un total de 17 plaintes ont été déposées contre lui mais seulement quatre ont été portées devant le tribunal, les faits étant prescrits dans les autres cas. Devant le tribunal, il n'a reconnu que des attouchements et fellations concernant deux cas. Accusés par les victimes présumées d'avoir couvert des affaires d'abus sexuels, les Frères maristes, éclaboussés par un autre scandale d'abus sexuels au Chili, nient toute implication.

Un responsable a néanmoins déclaré lundi qu'ils avaient eu connaissance dès 2011 des accusations contre Joaquin Benitez, qui avait à l'époque reconnu les faits et démissionné de l'école de son propre chef. Il a également reconnu ne pas avoir informé les autorités éducatives, et avoir transmis une plainte à un parquet qui n'était pas compétent en la matière. Un agent de police les a également accusés de ne pas avoir collaboré avec les enquêteurs. En cas de condamnation, la congrégation devra indemniser les victimes en tant que responsable civil.

Cyrielle Cabot avec AFP