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Espagne: Podemos lance une polémique sur les prisonniers de l'ETA

Pablo Iglesias se déclare en faveur d'un rapprochement des détenus de l'ETA.

Pablo Iglesias se déclare en faveur d'un rapprochement des détenus de l'ETA. - Pierre-Philippe Marcou/AFP

Rapprocher les détenus de l'ETA incarcérés en France et en Espagne. C'est la proposition de Pablo Iglesias, le chef du parti antilibéral Podemos, qui a déclenché une polémique. "La dispersion est une exception qui, d'une certaine manière, porte atteinte aux familles. Nous sommes arrivés à un moment où nous pourrions réviser les mesures d'exception" appliquées aux détenus de l'organisation séparatiste. 

Les proches des des détenus demandent depuis longtemps le rapprochement des quelques 455 basques incarcérés en France et en Espagne. Parmi eux, 352 sont incarcérés à 500km ou plus de leur lieu d'origine. Les autorités affirment appliquer cette politique de dispersion pour des raisons de sécurité.

Cette proposition a provoqué la colère des familles des victimes. D'autant que Pablo Iglesias, avait, par le passé, qualifié le "conflit basque" de "problème politique tragique". Des propos qui avaient été très mal perçus, alors que l'ETA est accusé par les autorités d'avoir provoqué la mort d'au moins 829 personnes en quarante ans. Pour de nombreux Espagnols, l'emploi même du mot "conflit" plutôt que "terrorisme" est problématique. 

Interrogé pour savoir s'il condamnait l'ETA, qui a renoncé à la lutte armée en octobre 2011, Pablo Iglesias a répondu: "Evidemment, et la question est offensante." Tout en dénonçant ceux qui entendent "utiliser la douleur des victimes de l'ETA pour gagner des voix." Le ministre de l'Intérieur Jorge Fernandez Diaz a accusé le chef de Podemos de "s'intéresser beaucoup plus aux bourreaux qu'aux victimes", alors que le Parti socialiste exigeait "prudence et responsabilité" de la part du parti antilibéral.

la rédaction avec AFP