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Engagé en Syrie, le Hezbollah subit de lourdes pertes

Funérailles d'un partisan du Hezbollah, près de Baalbeck, au Liban. Le mouvement chiite libanais Hezbollah, engagé dans des combats aux côtés de l'armée de Bachar al Assad, a subi de lourdes pertes dimanche lors de l'attaque de Koussaïr, ville syrienne de

Funérailles d'un partisan du Hezbollah, près de Baalbeck, au Liban. Le mouvement chiite libanais Hezbollah, engagé dans des combats aux côtés de l'armée de Bachar al Assad, a subi de lourdes pertes dimanche lors de l'attaque de Koussaïr, ville syrienne de - -

par Khaled Yacoub Oweis et Dominic Evans AMMAN (Reuters) - Le mouvement chiite libanais Hezbollah, engagé dans des combats aux côtés de l'armée de...

par Khaled Yacoub Oweis et Dominic Evans

AMMAN (Reuters) - Le mouvement chiite libanais Hezbollah, engagé dans des combats aux côtés de l'armée de Bachar al Assad, a subi de lourdes pertes dimanche lors de l'attaque de Koussaïr, ville syrienne de 30.000 habitants proche de la frontière libanaise tenue depuis plusieurs mois par les insurgés.

Selon l'opposition syrienne, qui affirme avoir repoussé les assaillants, une trentaine de combattants du Hezbollah ont été tués dans les combats, ainsi qu'une vingtaine de soldats ou miliciens syriens fidèles au régime.

L'engagement en Syrie des miliciens libanais, à un degré jamais vu jusqu'ici, illustre le conflit par procuration que se livrent dans la région l'Iran chiite, soutien fidèle d'Assad l'alaouite, et les alliés sunnites des Etats-Unis au Proche-Orient, à commencer par le Qatar et l'Arabie saoudite.

Lundi, les comptes rendus de la presse officielle syrienne contrastent singulièrement avec ceux de l'opposition sur les opérations menées pour reprendre Koussaïr, localité stratégique que les insurgés utilisent comme pôle logistique entre la frontière libanaise, à une dizaine de kilomètres, et la province centrale de Homs.

Selon l'agence de presse officielle Sana, les forces gouvernementales ont "rétabli la sécurité et la stabilité" dans la plus grande partie de la ville et "poursuivent les terroristes qui lui ont échappé".

Les insurgés assurent quant à eux avoir fait échec à l'opération lancée dimanche au sud et à l'est de la ville. Au moins quatre chars de l'armée syrienne et cinq véhicules légers du Hezbollah ont été détruits, précisent-ils sans avancer le bilan de leurs pertes.

SIX MORTS DANS LA MATINÉE

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG proche de l'opposition, fait état de 48 rebelles et de quatre civils tués, dont trois femmes. Selon son directeur, Rahim Abdourahman, les combats de dimanche ont fait 23 morts et 70 blessés dans les rangs du Hezbollah.

Les combattants du mouvement chiite libanais "ont mené des incursions dans Koussaïr mais ont été ramenés à leur point de départ, les bases des services de sécurité qui se trouvent à l'est de Koussaïr et (...) un barrage routier au sud", a déclaré un opposant sur place, Tarek Moureï.

"Les lance-roquettes multiples du Hezbollah en position à l'ouest du fleuve Oronte tirent désormais sur Koussaïr, tout comme l'artillerie syrienne. Six personnes ont été tuées ce matin", a-t-il ajouté.

Le secteur de Koussaïr revêt une importance stratégique pour Damas qui veut ouvrir un corridor entre la plaine libanaise de la Bekaa, bastion du Hezbollah soutenu par l'Iran, et les régions de la côte syrienne où vivent de nombreux alaouites, communauté issue de l'islam chiite à laquelle appartient le président Assad.

L'armée gouvernementale a déjà repris plusieurs villages autour de Koussaïr et a mené des attaques contre des unités rebelles de Homs de plus en plus isolées.

"Si Koussaïr tombe, (...), l'opposition à Homs se trouvera en grand danger", a reconnu un opposant, Abou Djaafar al Mougharbil.

Dans une tentative de contre-attaque, les rebelles ont enlevé le père du vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mekdad, dans la province de Deraa, dit-on de source proche de l'opposition.

Jean-Philippe Lefief et Guy Kerivel pour le service français, édité Pascal Liétout