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En Syrie, combats près du palais présidentiel à Damas

A Damas, en Syrie.

A Damas, en Syrie. - -

par Khaled Yacoub Oweis AMMAN (Reuters) - La "bataille de Damas" déclenchée mardi par les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) a gagné les...

par Khaled Yacoub Oweis

AMMAN (Reuters) - La "bataille de Damas" déclenchée mardi par les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) a gagné les environs du palais présidentiel mercredi, alors que les affrontements entre l'armée syrienne et des combattants insurgés font rage pour la quatrième journée consécutive.

Une caserne de l'armée proche du "Palais du peuple", énorme complexe de style soviétique surplombant la capitale syrienne dans le quartier ouest de Doummar, a été prise sous le feu des rebelles vers 07h30 (4H30 GMT), ont rapporté des militants et des habitants.

"Je pouvais entendre le bruit des armes légères et les explosions sont de plus en plus fortes depuis la caserne", a déclaré par téléphone Yasmine, architecte, qui vit dans le quartier de Doummar.

Une vidéo diffusée par des rebelles montre un incendie qui se propage pendant la nuit dans la caserne après une attaque d'obus de mortier, mais les habitants qui ont pu observer le feu disent ne pas avoir entendu d'explosions.

Doummar est une zone sécurisée de Damas qui regroupe de nombreux bâtiments annexes au palais présidentiel. La caserne est elle-même située à quelques centaines de mètres du palais.

Des affrontements ont également éclaté pendant la nuit dans les quartiers sunnites d'Asali, de Kadam, Hajar al Assouad et de Tadamon, situés dans le sud de Damas et qui abritent des réfugiés damascènes et palestiniens.

Bachar al Assad et l'élite au pouvoir appartiennent à la minorité alaouite, une branche du chiisme qui domine la Syrie depuis le coup d'Etat de 1963.

Les forces gouvernementales ont utilisé des mitrailleuses lourdes et des armes antiaériennes pour combattre les rebelles, qui ne disposent que d'armes légères et de roquettes RPG.

La capitale était jusqu'ici considérée comme un bastion imprenable du pouvoir.

INTENSIFICATION DES COMBATS

Les rebelles ont également dirigé leurs tirs dans la nuit contre un vaste bâtiment gouvernemental transformé en quartier général des milices pro-Assad, les "chabiha".

Les chars de l'armée et les systèmes de défense antiaérienne ont pris position dans le quartier de Barzeh, dans le nord de Damas, où des centaines de familles du quartier voisin de Kaboun ont trouvé refuge.

"L'artillerie antiaérienne tire sur Kaboun depuis Barzeh. Beaucoup de familles sont dans les rues et n'ont aucun endroit où aller. Elles sont arrivées de Kaboun et des banlieues de Barzeh", a déclaré Bassem, militant, qui s'est exprimé par téléphone de Barzeh.

Dans le quartier de Midan, au centre-sud de la ville, des chars et des véhicules de combat d'infanterie ont pris position sur les grands axes de circulation et des combats sporadiques ont été signalés.

"Les blindés n'ont pas pu pénétrer dans les allées du vieux quartier de Midan. Le vieux quartier voisin de Zahra et la vieille ville près de la mosquée de Majed sont entre les mains des rebelles", a déclaré le militant Abou Mazen.

Les combattants rebelles ont intensifié leurs combats ces derniers jours, prenant pour cible des cars de miliciens pro-Assad, des patrouilles du renseignement banalisées et des véhicules blindés de la capitale.

"La bataille de Damas est notre priorité. Nous avons lancé une opération pour libérer Damas", a expliqué mardi soir par Skype le colonel Kassem Saadeddine, porte-parole du commandement de l'ASL en Syrie, à Reuters.

L'intensification des combats dans la capitale syrienne survient alors que les puissances occidentales tentent de convaincre la Russie, soutien indéfectible de Damas, d'accentuer la pression sur le président Bachar al Assad, qui reste sourd aux appels à cesser la répression des manifestations antigouvernementales.

Hélène Duvigneau pour le service français, édité par Benjamin Massot