En Paca, le Front National en arbitre d'une triangulaire

par Jean-François Rosnoblet MARSEILLE - L'UMP, le PS et le Front national se retrouveront dimanche au second tour des élections régionales en région...

par Jean-François Rosnoblet

MARSEILLE (Reuters) - L'UMP, le PS et le Front national se retrouveront dimanche au second tour des élections régionales en région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) dans une triangulaire favorable au président socialiste sortant.

Les listes de la majorité présidentielle ont finalement terminé en tête d'un premier tour marqué par une forte abstention (55,12%) et un vote important en faveur du FN qui retrouve un score proche de celui obtenu en 2004.

Au bout de la nuit, le vote tardif des grandes villes, dont Marseille, a fait basculer la situation pour offrir un symbolique mais fragile leadership à la droite en Paca.

Pour quelque 10.000 voix de plus, le candidat UMP a viré en tête du premier tour (26,6%) devant son adversaire socialiste (25,8%) et le Front national (20,29%).

Les listes Europe Ecologie ont obtenu 10,9% des suffrages, un score "un peu décevant par rapport aux sondages et aux attentes perçues sur le terrain", selon sa chef de file Laurence Vichnievsky.

Le Front de gauche est le dernier liste à franchir la barre des 5% avec 6,1% des suffrages.

Viennent ensuite la Ligue du Sud conduite par le maire d'extrême droite d'Orange Jacques Bompard (2,7%), le MoDem (2,5%), Alliance Ecologie Indépendante (2,3%). Le NPA (2,1%) et Lutte ouvrière (0,6%) ferment la marche.

LE PS EN BALLOTTAGE FAVORABLE

Le rapport de forces au terme du premier tour place le président socialiste sortant, Michel Vauzelle, en ballottage très favorable pour obtenir un troisième mandat consécutif à la tête de l'exécutif régional.

"Avec les partenaires auxquels nous avons toujours tendu la main depuis 12 ans, Verts et communistes, nous voulons une action commune pour résister à une politique dont nous ne voulons pas", a-t-il expliqué.

Avec un peu moins de 11% des voix, les écologistes font sept points de moins qu'aux élections européennes de 2009.

"Nous ne sommes pas en position de faiblesse pour discuter courtoisement mais fermement", a prévenu Laurence Vichniewsky. "Nous voulons choisir notre allié et non le subir."

La magistrate parisienne a dit vouloir rester très ferme sur les questions "des transports, du développement des énergies alternatives et sur une gouvernance éthique et transparente".

Avant même les tractations d'entre-deux tours, PS et Europe Ecologie ont pris soin de gommer leurs divergences, notamment sur le projet de réacteur expérimental à fusion thermonucléaire ITER à Cadarache, auquel les Verts sont opposés.

Plusieurs meetings rassemblant les deux partis ainsi que le Front de gauche ont déjà été programmés avant même l'annonce d'un accord.

LA DROITE SANS RÉSERVE, LE FN EN ARBITRE

Sans réserve de voix, l'UMP Thierry Mariani ne peut espérer pour l'emporter qu'une mobilisation des abstentionnistes du premier tour conjuguée à un report sur son nom d'une part importante des voix du FN.

La candidat UMP appelle donc au "vote utile" de ceux qui "ont envie de voir changer les choses en PACA".

"Je dis aux électeurs du Front national que seule la liste UMP peut gagner et changer les choses en région", a affirmé le député du Vaucluse. "L'enjeu n'est plus de marquer un mécontentement."

Le président-fondateur du Front national Jean-Marie Le Pen, qui mène probablement à 81 ans son dernier combat électoral, a pour sa part annoncé sans surprise le maintien de ses listes au second tour.

"Nous avons des réserves de voix, a-t-il dit lundi matin sur France Bleu Provence. Il y a des oppositions d'extrême droite qui doivent pouvoir voter pour le Front National."

La région Paca est redevenue une place forte du parti d'extrême droite qui retrouve un score proche de celui réalisé en 2004 (22,95%).

Les listes du FN virent ainsi en tête dans plusieurs villes du Vaucluse, comme à Cavaillon (34,28%), et des Bouches-du-Rhône (33,21% à Marignane) pour se placer en position d'arbitre.

Lors des dernières élections régionales, la gauche unie l'avait finalement emporté avec 45,17% des voix devant la liste UMP/UDF (33,82%) et celle du Front national (21%).

Edité par Yves Clarisse