BFMTV
International

Embuscades : les Français particulièrement visés ?

-

- - -

Après une nouvelle embuscade ayant impliqué le 8e RPIMA se pose la question de la prédisposition des insurgés à viser les soldats français.

Alors que la polémique fait encore rage autour de l'embuscade meurtrière du 18 août en Afghanistan, neuf soldats français ont été blessés samedi dans un accrochage survenu en Kapisa, une région située à l'est de Kaboul. Seuls quatre blessés ont dû être évacués vers la base de Bagram, les autres souffrant de « blessures plus superficielles ». Ils ont été atteints par des éclats de roquettes, le plus sérieusement touché ayant eu la jambe fracturée. Un accrochage qui a de nouveau frappé le 8e RPIMA (Régiment de Parachutistes d'Infanterie de Marine) basé à Castres, qui avait déjà perdu huit hommes dans l'embuscade du 18 août.

Cette fois, une vingtaine d'assaillants embusqués ont ouvert le feu, notamment au lance-roquettes, sur une section d'une trentaine de soldats français qui effectuait une mission de reconnaissance aux côtés de policiers afghans. La patrouille bénéficiait d'un soutien aérien constitué d'appareils A-10 américains. Le lieutenant colonel Bruno Louisfert, porte-parole du général Michel Stollsteiner qui commande la région de Kaboul, revient sur les faits : « C'est une figure classique d'une embuscade. C'est un accrochage comme il s'en est déjà produit plusieurs fois en Kapisa depuis le déploiement du groupement tactique. Des tirs ont éclaté, des tirs d'armes légères d'infanterie et des tirs de roquette. La section a immédiatement riposté et puis elle a bénéficié très rapidement de deux renforts successifs. D'abord une première section qui est arrivée une bonne trentaine de minutes après le début des combats, et puis ensuite une deuxième section qui est venue et lui a permis de se désengager. Elle a également bénéficié d'un appui aérien qui suivait cette patrouille depuis le départ ».

Des Français particulièrement visés ?

Une question se pose après cette nouvelle embuscade : les talibans visent-ils désormais plus particulièrement les forces françaises après l'impact sur l'opinion qu'a connu l'attaque du 18 août ? A cette question, le lieutenant colonel Bruno Louisfert, porte-parole du général aux commandes de la région de Kaboul, répond : « Une attaque particulière contre les Français ? Je ne crois pas. Il se trouve que cette zone est sous la responsabilité d'un groupement tactique français, il se produit parfois des accrochages, ce qui s'est déjà produit plusieurs fois depuis le déploiement du groupement tactique en juillet. Nous ne sommes pas plus menacés que les Britanniques, les Américains ou les Néerlandais dans leurs zones. Ce que l'on peut constater en revanche, c'est qu'il y a de la part des insurgés une volonté très très nette d'effectuer un travail de propagande énorme d'abord à l'égard des populations afghanes, qui sont souvent prises sous menaces et des pressions, et puis peut-être également à l'égard des nations occidentales et de l'opinion publique occidentale ».

La rédaction et Aurélia Manoli