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Elections locales en Espagne sur fond de manifestations

La Puerta del Sol, à Madrid. Des milliers d'Espagnols ont campé dans la nuit de samedi à dimanche dans plusieurs villes du pays pour protester contre les mesures d'austérité et le chômage à quelques heures d'élections locales qui devraient sanctionner le

La Puerta del Sol, à Madrid. Des milliers d'Espagnols ont campé dans la nuit de samedi à dimanche dans plusieurs villes du pays pour protester contre les mesures d'austérité et le chômage à quelques heures d'élections locales qui devraient sanctionner le - -

par Inmaculada et Paul Day MADRID (Reuters) - Des milliers d'Espagnols ont campé dans la nuit de samedi à dimanche dans plusieurs villes du pays...

par Inmaculada et Paul Day

MADRID (Reuters) - Des milliers d'Espagnols ont campé dans la nuit de samedi à dimanche dans plusieurs villes du pays pour protester contre les mesures d'austérité et le chômage à quelques heures d'élections locales qui devraient sanctionner le gouvernement socialiste.

Les électeurs vont devoir se frayer un chemin entre les tentes et les lits de fortune qui jonchent les places des grandes villes du pays pour participer au premier scrutin organisé depuis l'adoption de réformes impopulaires et de coupes budgétaires drastiques.

Les manifestations sont interdites en Espagne la veille et le jour d'élection mais le gouvernement, redoutant de violents affrontements, a annoncé qu'il ne ferait pas appliquer cette mesure par la force.

Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés toute la semaine et samedi soir, ils étaient près de 30.000 amassés sur la place centrale de Madrid, la Puerta del Sol, pour protester contre la gestion de la crise économique par le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero.

"Nous avons besoin de changement et je ne suis pas étonné que les gens se révoltent, même tardivement", indique Robert, un manifestant de 38 ans, qui travaille dans une boîte de production.

Tard samedi, les manifestants n'avaient toujours pas décidé s'ils allaient poursuivre les manifestations après les élections régionales et municipales de dimanche.

Les socialistes au pouvoir, qui ont imposé d'importantes coupes budgétaires et qui ne sont pas parvenus à endiguer l'envolée du taux de chômage (21,3%), devraient subir de lourdes pertes.

Les manifestants, surnommés les "indignés" ("indignados"), appellent au boycott des deux grands partis politiques du pays, le PSOE au pouvoir et le PP (opposition de droite) lors du scrutin prévu dans 8.116 communes et 13 des 17 régions du pays.

Les manifestations ne devraient pas modifier profondément l'issue des élections qui seront suivies en mars prochain par des élections nationales pour lesquelles le PP part favori.

LES DIFFICULTÉS DES JEUNES

Si la mobilisation a réuni des Espagnols de tous âges, la majorité des protestataires sont des jeunes touchés de plein fouet par la crise. Près de la moitié des 18-25 ans sont au chômage, soit plus du double de la moyenne de l'Union européenne.

Des manifestants sont également descendus dans les rues de Barcelone, de Valence, de Bilbao et d'autres villes du pays.

Après la crise de la dette dans la zone euro qui a contraint la Grèce, l'Irlande et le Portugal à faire appel à l'Union européenne et au Fonds monétaire international (FMI), Madrid a adopté une série de mesures pour tenter de résorber son déficit public et rassurer les marchés financiers.

Si le plan d'austérité a permis d'éloigner un scénario à la grecque, il a provoqué la colère des Espagnols qui devraient sanctionner le gouvernement dans les urnes.

Sous la pression des marchés financiers, Zapatero devrait quant à lui poursuivre sa politique économique.

"A moins que le gouvernement ne veuille courir le risque de connaître un nouveau désastre financier et d'avoir une dette qui atteint des sommets, il devra adopter de nouvelles mesures d'austérité avant les prochaines élections", note Fernando Fernandez, analyste à l'IE business school de Madrid.

Marine Pennetier pour le service français