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Egyptair: '"aucune" hypothèse n'est "privilégiée" après la révélation de fumées à bord

Un avion de la compagnie EgyptAir s'est écrasé dans la nuit de mercredi à jeudi, en Méditerranée, alors qu'il effectuait la liaison Paris-Le Caire.

Un avion de la compagnie EgyptAir s'est écrasé dans la nuit de mercredi à jeudi, en Méditerranée, alors qu'il effectuait la liaison Paris-Le Caire. - BFMTV

"Aucune hypothèse n'est privilégiée", a rappelé le chef de la diplomatie française ce samedi. Une réponse qui ne saurait satisfaire les familles des victimes, obligées de se contenter d'informations au compte-gouttes.

Le gouvernement a réaffirmé ce samedi que tous les scénarios restaient à l'étude sur les causes du crash de l'Airbus A320 d'Egyptair qui s'est abîmé en Méditerranée, après la confirmation de la présence de fumée à bord de l'appareil avant la catastrophe.

"A cet instant (...) toutes les hypothèses sont examinées et aucune n'est privilégiée", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, dans une brève intervention devant la presse à l'issue d'une rencontre au Quai d'Orsay avec les familles des victimes.

"Les informations qui circulent ici ou là, parfois d'ailleurs contradictoires, donnent lieu trop souvent à des interprétations presque définitives. Je mets en garde contre cette manière de faire car elle met les familles dans une tension douloureuse", a-t-il ajouté.

"Rechercher l'appareil est bien sûr aujourd'hui la priorité, comme trouver les boites noires pour les analyser, ce qui nous permettra d'avoir les réponses aux questions qui se posent légitimement", a résumé le ministre.

Jean-Marc Ayrault a adressé aux familles "au nom du président de la République, du Premier ministre et de tout le gouvernement (...) notre profonde compassion, solidarité dans les moments particulièrement douloureux que ces personnes traversent". Il leur a aussi promis la "transparence à leur égard sur les circonstances de la disparition de cet avion". 

"Je m'engage à ce que la France rende compte au fur et à mesure de l'évolution des différentes procédures qui sont mises au service de la vérité", a-t-il assuré.

Des alertes faisant état de fumée en cabine

Les spéculations sur les causes du crash de l'Airbus d'Egyptair ont été relancées depuis la révélation vendredi soir par des médias américains que le système automatisé de communications de l'appareil (Acars) avait émis juste avant sa chute plusieurs alertes. Une première signalait une fumée d'origine indéterminée à l'avant de la cabine, suivie d'une autre faisant état d'une défaillance de l'ordinateur gérant les commandes de vol. Les experts du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) de l'Aviation civile ont confirmé samedi l'existence des alertes faisant état de fumée en cabine, mais ont jugé prématuré d'en tirer des conclusions à ce stade.

Investigations techniques du BEA, enquête judiciaire au parquet de Paris : la réunion au Quai d'Orsay, "dans un climat d'intense émotion", "a permis de partager l'ensemble des informations connues à ce stade", selon Jean-Marc Ayrault. "Toutes les familles ont pu s'exprimer, poser des questions à tous les responsables présents (...) Les familles veulent savoir pour faire leur deuil", a-t-il souligné.

Les familles dans l'attente de réponses

Pour Stéphane Gicquel, secrétaire général de Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (Fenvac), "la réunion s'est passée dans de bonnes conditions", mais "il y a eu aussi des manifestations d'impatience et notamment d'incompréhension". "Pourquoi certaines informations qui sortent à l'extérieur n'ont pas été annoncées?", a-t-il pointé, en relevant notamment que les messages d'alertes à la fumée "ont été confirmés du bout des lèvres, sur l'insistance d'une famille".

"Beaucoup de familles avaient en tête la piste terroriste. La seule réponse qui a été donnée sur les causes finalement, c'est de dire 'on n'exclut aucune cause'".

Environ 70 proches des victimes ont pris part à la rencontre, avec des diplomates d'une vingtaine d'ambassades dont l'Egypte, la Belgique, le Canada, le Maroc, le Portugal ou le Royaume Uni, qui comptaient des ressortissants à bord de l'avion. Outre le BEA et le parquet de Paris, étaient présents le patron de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie, des responsables d'Aéroports de Paris, d'Egyptair, d'associations d'aide aux victimes et des bénévoles de la Croix-Rouge. Aux côtés de Jean-Marc Ayrault, le gouvernement était représenté par Juliette Meadel, secrétaire d'Etat chargée de l'aide aux victimes, et son homologue aux Transports, Alain Vidalies.

L'A320 d'EgyptAir reliait Paris au Caire avec 66 personnes à bord, dont 30 Egyptiens et 15 Français. Il s'est abîmé jeudi en Méditerranée. Les premiers débris de l'appareil ont été découverts à 290 kilomètres au nord d'Alexandrie par des avions et des navires de l'armée égyptienne.

D. N. avec AFP