EDITO - Les frères Kouachi, le Yémen et l'hypermarché cacher
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Les trois jidahistes français qui ont provoqué un carnage depuis lundi sont une unité partiellement coordonnée. Leur parcours nous amène à parler du Yémen, l'un des pays les plus phagocytés par al-Qaïda qui a réussi à réexporter sa violence en France.
Ce qui semble dissocié a en réalité un lien dans la logique jihadiste. Le Yémen a surgi dans le drame terroriste de ces derniers jours. Chérif Kouachi est allé au Yémen en 2011, c'est-à-dire à la période où le pays était en plein Printemps arabe. Au Yémen, la situation était fluide, violente, confuse. Chérif peut alors se porter volontaire pour l'al-Qaïda local (al-Qaïda dans la Péninsule arabique, AQPA), ce qu'il fait. Cela lui vaut de combattre certaines factions de l'armée elle-même divisée, et de combattre les miliciens chiites appelés "houthistes" qui sont des ennemis acharnés.
Le Yémen, terre productive pour al-Qaïda
Chérif Kouachi va jusqu'à citer Anwar al-Awlaki, cet Amércain musulman et pieux qui en dix ans est passé d'imam et fidèle citoyen américain à chef d'al-Qaïda au Yémen! Awlaki finit par être tué par un drone américain, l'un des rarissimes citoyens américains abattus par leur propre gouvernement. Ses prêches de recrutement étaient impressionnants, et sa dévotion à Ben Laden était intense. Le Yémen, ne l'oublions pas, est l'un des berceaux d'al-Qaïda, et la famille Ben Laden en est originaire. AQPA est l'organisation unique pour l'Arabie saoudite et le Yemen. L'on sait comment les jihadistes réfutent les frontières traditionnelles, et les monarchies arabes. AQPA agit à visage découvert au Yémen, alors qu'elle est férocement réprimée par la police saoudienne. Une partie du Yémen est physiquement tenue par les milices d'AQPA, que les drones américains mitraillent souvent. .
Un trio coordonné: les Kouachi et Coulibaly