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Échec de l'évacuation à Marioupol, frappe en Russie: où en est-on au 37e jour de guerre en Ukraine?

L'évacuation des civils de Marioupol n'a pas pu avoir lieu ce vendredi faute de garanties suffisantes pour la sécurité des ONG. Les pourparlers entre les délégations russe et ukrainienne ont quant à eux repris ce vendredi.

Marioupol reste inaccessible. Alors qu'un cessez-le-feu était annoncé dès mercredi soir par Moscou pour faire évacuer les milliers de civils se trouvant encore dans la ville martyre, les ONG ont dû rebrousser chemin faute de garanties de sécurité.

De son côté, Moscou a accusé Kiev d'avoir mené leur première attaque en dehors du sol ukrainien: un dépôt pétrolier a été touché à Belgorod, situé non loin de la frontière. Une frappe d'hélicoptère qui, selon la Russie, pèsera sur les pourparlers à venir. Retour sur cette nouvelle journée de conflit.

• L'"impossible" évacuation des civils à Marioupol

La Croix-Rouge a annoncé que l'équipe envoyée à Marioupol en Ukraine avait dû rebrousser chemin, l'évacuation prévue de milliers de civils de cette ville portuaire assiégée par les forces russes étant "impossible". Entre 150.000 et 160.000 personnes restent coincées dans la ville portuaire, située au sud-est du pays.

"Ils essayeront à nouveau samedi de faciliter le passage en toute sécurité de civils de Marioupol", a déclaré le Comité international de la Croix-Rouge dans un communiqué. Ce dernier a souligné que "pour que l'opération réussisse, il est essentiel que les parties respectent les accords et fournissent les conditions nécessaires et les garanties de sécurité".

Emmanuel Macron a réaffirmé à Volodymyr Zelensky sa volonté d'oeuvrer pour qu'un cessez-le-feu puisse être respecté, pour permettre aux habitants de Marioupol de quitter la ville "vers la direction de leur choix".

En parallèle, les Ukrainiens ont affirmé avoir libéré 11 localités de la région de Kherson (sud). Deux personnes ont été tuées et deux autres blessées dans des bombardements russes jeudi, selon le gouverneur régional.

• Une frappe d'hélicoptère sur le sol russe

Le gouverneur de la région russe de Belgorod a accusé vendredi l'Ukraine d'avoir mené à l'aube une attaque à l'hélicoptère contre ce qu'il a décrit comme un "dépôt de pétrole" dans cette ville située à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne.

Le Kremlin a estimé que cet incident n'allait pas "créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations". La partie ukrainienne n'a de son côté pas formellement démenti, mais a suggéré un "sabotage".

Les pourparlers russo-ukrainiens visant à mettre fin au conflit ont repris vendredi par visioconférence, selon le négociateur du Kremlin Vladimir Medinski. "Nos positions sur la Crimée et le Donbass n'ont pas changé", a-t-il indiqué, en référence à deux régions ukrainiennes, l'une que la Russie a annexée en 2014 et l'autre qui est partiellement sous contrôle de séparatistes prorusses.

Kiev avait notamment proposé la neutralité de l'Ukraine et de renoncer à adhérer à l'Otan, à condition que sa sécurité soit garantie par d'autres pays face à la Russie.

• Le maire de Melitopol reçu à l'Élysée

Emmanuel Macron a reçu ce vendredi Ivan Fedorov, le maire de la ville ukrainienne de Melitopol. Capturé par les forces russes le 11 mars, avant d'être libéré cinq jours plus tard, Ivan Fedorov était accompagné d'une délégation de quatre députés ukrainiens.

"Je n'ose imaginer ce que vous avez vécu. Nous avons été bouleversés quand vous avez été enlevé", a déclaré le président de la République devant le maire ukrainien. "Vous recevoir, c'était pour vous dire que nous allons poursuivre l'effort à vos côtés", a-t-il encore ajouté.

Plus tard dans la journée, Emmanuel Macron a assuré à Volodymyr Zelensky que la France poursuivrait son soutien "politique, militaire, économique et humanitaire" à l'Ukraine.

• De potentiels "crimes de guerre" envers des prisonniers russes

L'ONG Human Rights Watch a appelé les autorités ukrainiennes à enquêter sur de potentiels "crimes de guerre" envers les prisonniers russes, après la diffusion d'images semblant montrer des soldats ukrainiens leur tirant dans les jambes.

Sur une vidéo diffusée le 27 mars, on peut voir trois hommes en treillis, les mains attachées dans le dos, jetés à terre depuis un fourgon par d'autres hommes armés, qui leur tirent dans les jambes. Si l'authenticité des images n'a pas pu être établie de manière indépendante, nos confrères de l'AFP ont géolocalisé la vidéo comme étant tournée dans le village de Mala Rogan, dans la région de Kharkiv (nord-est), repris en début de semaine par les forces ukrainiennes après une offensive.

Hugues Garnier avec AFP Journaliste BFMTV