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Echange d'accusations après le vote en Côte d'Ivoire

Opérations de dépouillement dimanche dans un bureau de vote à Gagnoa, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire. Les camps des deux candidats ivoiriens se sont mutuellement accusés dimanche d'intimidations contre les électeurs, au terme d'un second tour de la prés

Opérations de dépouillement dimanche dans un bureau de vote à Gagnoa, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire. Les camps des deux candidats ivoiriens se sont mutuellement accusés dimanche d'intimidations contre les électeurs, au terme d'un second tour de la prés - -

par Loucoumane Coulibaly et Tim Cocks ABIDJAN (Reuters) - Les camps des deux candidats se sont mutuellement accusés dimanche d'intimidations contre...

par Loucoumane Coulibaly et Tim Cocks

ABIDJAN (Reuters) - Les camps des deux candidats se sont mutuellement accusés dimanche d'intimidations contre les électeurs, au terme d'un second tour de la présidentielle censé mettre fin à dix ans d'instabilité politique en Côte d'Ivoire.

La commission électorale a déclaré avoir fini de compter les bulletins mais qu'elle ne rendrait pas le résultat public avant lundi. Le duel, très serré, oppose le président sortant Laurent Gbagbo à l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara.

Cinq membres des forces de sécurité ont été tués à Daloa dans l'ouest du pays peu avant le début du dépouillement, au moment de la fermeture des bureaux de vote à 17h00 locales (17h00 GMT). Il s'agit de deux policiers, d'un gendarme et de deux soldats, a dit Pascal Affi N'Guessan, directeur de campagne de Laurent Gbagbo.

Selon deux sources proches des services de sécurité, ces hommes ont été tués aux abords de trois bureaux de vote où des Ivoiriens en colère se plaignaient d'être empêchés de voter.

L'opposition a imputé des manoeuvres d'intimidation à des partisans du parti de Gbagbo dans plusieurs bureaux de vote.

"Depuis le début du scrutin, nous avons observé des blocages systématiques", a dit aux journalistes Marcel Tanon, directeur de campagne d'Alassane Ouattara.

Des barrages ont été mis en place par de jeunes partisans de Gbagbo qui contrôlaient les cartes d'électeur en repoussant les personnes susceptibles de voter pour l'opposition, a-t-il dit.

RETARDS

Le chef de cabinet du ministre de l'Intérieur, Auguste Gnahoua Zoguehi, a accusé les ex-rebelles qui contrôlent toujours le nord du pays de manoeuvres similaires et annoncé le dépôt d'une plainte auprès du Conseil constitutionnel.

Le couvre-feu nocturne instauré la veille, jusqu'à mercredi, et les mesures de sécurité prises pour assurer le déroulement dans le calme du scrutin de dimanche ont entraîné des retards.

Réclamé par Gbagbo pour prévenir les violences, il a été levé une heure à peine avant le début du scrutin, et des électeurs impatients ont parfois dû faire le pied de grue durant des heures.

Les bureaux de vote d'Abidjan où se sont rendus des journalistes de Reuters étaient moins actifs qu'au premier tour organisé le mois dernier, qui avait donné lieu à une participation de plus de 80% des inscrits.

Le climat dans lequel a eu lieu ce second tour contrastait avec celui, plutôt enthousiaste, du premier. "Le premier tour a été pacifique, mais maintenant nous craignons que cela chauffe", confiait l'avocat Anderson N'Guessan en attendant de voter.

Le 31 octobre, le président sortant a recueilli 38% des suffrages et Ouattara, ex-directeur adjoint du FMI, 32%. Ouattara a obtenu le soutien de l'ex-président Henri Konan Bédié (25% au premier tour), mais on ignore dans quelle mesure les partisans du successeur de Félix Houphouët-Boigny, "sudistes" en majorité, auront suivi sa consigne de vote.

La présidentielle, repoussée depuis cinq ans, vise à mettre fin à une décennie de violences ou de tensions dans l'ex-colonie française productrice de cacao, où une rébellion nordiste contre Gbagbo a provoqué depuis 2002 une partition de fait.

Avec Alain Amontchi et David Lewis, Eric Faye et Jean-Stéphane Brosse pour le service français