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Ebola: la France nomme un "envoyé spécial" en RDC

Les thermomètres laser pour détecter le virus Ebola

Les thermomètres laser pour détecter le virus Ebola - ISAAC KASAMANI / AFP

La France, critiquée pour son absence de réaction face à l'épidémie, a annoncé mardi la nomination d'un envoyé spécial sur Ebola en République démocratique du Congo, le professeur Yves Lévy. "L'épidémie qui sévit actuellement dans l'est de la RDC est la plus grave jamais enregistrée dans le monde".

Chargé "d'orienter" sa réponse face à l'épidémie d'Ebola en République démocratique du Congo qui vient de gagner l'est du pays, un envoyé spécial, le professeur Yves Lévy, a été nommé ce mardi en France, alors que celle-ci était jusqu'ici critiquée pour son absence de réaction. 

Selon le ministère des Affaires étrangères, le Pr Lévy est un spécialiste reconnu en immunologie, ancien PDG de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), qui "exercera cette mission à titre bénévole".

"La plus grave jamais enregistrée dans le monde"

"L'épidémie de maladie à virus Ebola qui sévit actuellement dans l'est de la RDC est la plus grave jamais enregistrée dans le monde, après celle de 2014 en Afrique de l'Ouest" (qui avait fait 11.000 morts), a relevé un porte-parole lors d'un point de presse, s'inquiétant que "la réponse à l'épidémie (soit) aujourd'hui entravée par plusieurs facteurs dont la situation sécuritaire difficile".

"Face à cette situation très préoccupante, la France est déterminée à apporter une contribution renforcée aux efforts internationaux" a poursuivi le porte-parole rappelant que lors de sa visite à Kinshasa le 20 mai dernier, le ministre, Jean-Yves Le Drian, avait annoncé "la relance d'un partenariat bilatéral (...) dans lequel le secteur de la santé, et notamment la lutte contre l'épidémie Ebola, serait une priorité".

Pas de budget dédié annoncé

La France promet son soutien aux ONG déployées sur le terrain et son appui scientifique et de recherche, sans annoncer de budget dédié. La confirmation mardi d'un cas d'Ebola à Goma, la grande ville de l'est de la RDC, constitue "un avertissement" a estimé l'Organisation mondiale de la santé (OMS) réunie lundi à Genève. Le patient, un pasteur, est mort mardi.

Selon le responsable des situations d'urgence de l'OMS Mike Ryan "c'est un avertissement parce que chaque fois que la maladie se déplace, elle peut s'établir ailleurs", a-t-il déclaré.

L'épidémie, qui a fait 1668 morts depuis qu'elle a été déclarée le 1er août, était circonscrite jusqu'à présent à la région de Beni-Butembo (environ 250 km à vol d'oiseau au nord de Goma) et très marginalement dans la province voisine de l'Ituri.

Absence de contribution financière française

Mike Ryan a regretté l'absence de contribution financière française notant que "l'OMS n'a reçu aucune contribution financière de la part du gouvernement".

Le ministre britannique du Développement international, Rory Stewart, dont le gouvernement a pris la tête de la mobilisation, a également appelé les pays francophones à redoubler d'efforts lors de cette réunion.

"Ce serait bien que nous ayions davantage de personnels issus des pays francophones sur le terrain. Nous avons besoin d'expertise en français mais surtout nous allons avoir besoin de beaucoup d'argent, de centaines de millions de dollars pour apporter une vraie réponse et retomber à zéro (cas) cette année", a-t-il martelé. 
Alexandra Jaegy avec AFP