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Drones iraniens en Ukraine: Moscou et Téhéran nient, l'Union européenne prépare des sanctions

Attaque au drone en Ukraine

Attaque au drone en Ukraine - Yasuyoshi Chiba / AFP via Getty Images

L'ambassadeur russe à l'ONU a assuré que les drones utilisés par l'armée de Vladimir Poutine en Ukraine "étaient fabriqués en Russie". Il a également mis en garde le secrétaire général de l'ONU en cas d'enquête "absolument non professionnelle et politique."

La Russie et l'Iran ont fermement démenti mercredi à l'ONU toute fourniture par Téhéran de drones armés à Moscou dans sa guerre en Ukraine, tandis que l'Union européenne a promis de prochaines sanctions contre la République islamique.

L'un après l'autre, l'ambassadeur russe adjoint auprès des Nations unies Dmitri Polianski et l'ambassadeur iranien Amir Saïd Iravani se sont succédé devant la presse à la porte du Conseil de sécurité après deux heures de réunion à huis clos, à la demande des Occidentaux, sur le dossier des drones iraniens en Ukraine.

Le diplomate russe, ironique et très en verve, a fustigé "des accusations sans fondement, des théories du complot et aucune preuve présentée devant le Conseil de sécurité". Dmitri Polianski a affirmé que les drones "utilisés par l'armée russe en Ukraine étaient fabriqués en Russie" et donc pas d'origine iranienne.

L'ambassadeur iranien a également balayé des "allégations sans fondement et sans substance" sur ce transfert présumé de drones entre les deux alliés et a répété que son pays souhaitait un "règlement pacifique" du conflit ukrainien.

Pourtant, lors du vote organisé le 12 octobre par l'Assemblée générale de l'ONU pour condamner l'annexion russe "illégale" dans l'est de l'Ukraine, Téhéran s'est abstenu comme 34 autres États membres.

Menace contre le secrétaire général de l'ONU

À son démenti, le Russe Polianski a ajouté une menace envers le secrétariat général de l'ONU et son chef Antonio Guterres. En cas d'enquête onusienne "absolument non professionnelle et politique" pour déterminer l'origine des drones en Ukraine, "nous aurions à reconsidérer notre collaboration avec eux (le secrétariat général), ce qui ne serait dans l'intérêt de personne", a lancé le diplomate.

À Bruxelles, la porte-parole de la diplomatie européenne Nabila Massrali a annoncé que l'UE avait rassemblé "suffisamment de preuves" démontrant que les drones utilisés par Moscou ont été fournis par Téhéran. Elle a dit que les 27 préparaient "une réponse européenne claire, rapide et ferme".

Une liste de sanctions leur a été soumise et une décision est attendue "dans le courant de la semaine", selon une source diplomatique. Ces sanctions visent notamment la compagnie iranienne Shahed Aviation Industries, liée aux puissants Gardiens de la Révolution, et trois responsables militaires, dont le général Mohammed Hossein Bagheri, chef d'état-major des forces armées iraniennes.

A.G avec AFP