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Doux et la FNSEA s'affrontent sur l'avenir du groupe

Selon la FNSEA, le secteur avicole français est en danger de mort après la décision du tribunal de commerce de Quimper de soutenir le plan de continuation du groupe volailler Doux. L'actuel PDG du groupe, Charles Doux, reproche quant à lui à l'offre concu

Selon la FNSEA, le secteur avicole français est en danger de mort après la décision du tribunal de commerce de Quimper de soutenir le plan de continuation du groupe volailler Doux. L'actuel PDG du groupe, Charles Doux, reproche quant à lui à l'offre concu - -

par Pierre-Henri Allain RENNES (Reuters) - Le secteur avicole français est en danger de mort après la décision du tribunal de commerce de Quimper...

par Pierre-Henri Allain

RENNES (Reuters) - Le secteur avicole français est en danger de mort après la décision du tribunal de commerce de Quimper (Finistère) de soutenir le plan de continuation du groupe volailler Doux, a estimé jeudi la FNSEA, principal syndicat agricole du pays.

L'actuel PDG du groupe, Charles Doux, a obtenu mercredi la poursuite de la période d'observation pour les pôles export et produits élaborés du groupe et le placement en liquidation judiciaire du pôle frais, en attendant des repreneurs.

Les juges du Finistère ont donc rejeté l'offre du groupe agro-industriel Sofiprotéol, dirigé par Xavier Beulin, qui est également le président de la FNSEA.

Le tribunal a jugé irrecevables les offres de reprises du consortium conduit par Sofiprotéol dans la mesure où, émanant de plusieurs noms de l'agro-alimentaire tels LDC, Duc, Tilly-Sabco, ou Terrena, elles étaient assorties "d'une condition d'indivisibilité et d'indissociabilité".

En raison de cette condition, les juges ont estimé qu'ils ne pouvaient "statuer en toute liberté sur les plans de cession" proposés par chacune de ces offres.

Dans un communiqué, la FNSEA regrette que le tribunal ait choisi d'"offrir à un banquier britannique notre groupe avicole de dimension nationale", allusion au fait que Charles Doux prévoit d'octroyer une participation de 80% à la banque Barclays, qui détient une créance de 140 millions d'euros sur le groupe en redressement judiciaire depuis le 1er juin.

"Nous interpellons tous les responsables politiques sur le secteur avicole français qui vit une épreuve dont il ne se remettra sans doute pas", ajoute la FNSEA, qui demande que Doux honore toutes les créances dues aux éleveurs.

NOUVEL ÉPISODE DRAMATIQUE ?

Coiffant sa casquette de président de Sofiprotéol, Xavier Beulin a fait la même demande et s'est inquiété de savoir s'il y aurait un repreneur pour le pôle frais.

"Je ne pense pas que Barclays ait envie d'investir durablement dans la filière avicole. Je crains que nous risquions dans quelques mois de vivre un second épisode dramatique", a-t-il dit sur le site de la FNSEA.

Il s'est attiré vendredi une vive réplique de Charles Doux.

"Vous n'êtes manifestement pas en phase avec certains de vos adhérents et nous vous rappelons que l'offre du consortium que vous avez conduite sur l'export conduisait à la suppression de 200 éleveurs", lui répond-il dans une lettre ouverte.

"Concernant le frais, vous vous inquiétez du maintien des offres des candidats s'étant intéressés au pôle frais, or ce sont les candidats du consortium justement dirigé par vous-même", ajoute-t-il en demandant à Xavier Beulin d'"enterrer la hache de guerre" pour trouver une solution.

Sofiprotéol avait fait savoir jeudi que "les acteurs de l'offre coordonnée de Sofiprotéol" doutaient de "la viabilité des sites de 'Doux frais' sortis d'un projet industriel global", compte tenu des liens de ce pôle avec les autres entités.

"Il appartient à Sofiprotéol de laisser les candidats faire leurs offres sur le frais plutôt que de critiquer le groupe Doux", écrit de son côté Charles Doux.

Dans l'offre du consortium, LDC se proposait de reprendre les sites de Laval (Mayenne) tandis que Duc aurait repris les sites de Blancafort (Cher) et de Boynes (Loiret) et Terrena, l'abattoir de Sérent (Morbihan), autant d'établissements tournés vers le pôle frais.

"Le schéma de Doux est solide et durable et c'est par le plan de continuation que nous paierons les créanciers", affirme le PDG du groupe, qui doit finaliser ce plan pour les pôles export et produits élaborés dans les prochains mois, la période d'observation ayant été reconduite jusqu'au 30 novembre, avec un examen intermédiaire fixé au 9 octobre.

Le dépôt des offres de reprises pour le pôle frais, qui emploie environ 1.700 personnes sur un total de 4.190 salariés, a été fixé au 10 aout, avec prolongation de cette activité jusqu'au 10 septembre.

Edité par Yves Clarisse