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Dilma rousseff aborde en favorite la présidentielle au brésil

Dilma Rousseff, la candidate du Parti des travailleurs (PT) à l'élection présidentielle brésilienne de ce dimanche, en compagnie de son mentor le président Luiz Inacio Lula da Silva, samedi lors d'un meeting de campagne à Sao Bernardo do Campo. Les Brésil

Dilma Rousseff, la candidate du Parti des travailleurs (PT) à l'élection présidentielle brésilienne de ce dimanche, en compagnie de son mentor le président Luiz Inacio Lula da Silva, samedi lors d'un meeting de campagne à Sao Bernardo do Campo. Les Brésil - -

par Stuart Grudgings SAO PAULO (Reuters) - Les Brésiliens devraient plébisciter le bilan du président Luiz Inacio Lula da Silva en portant leurs...

par Stuart Grudgings

SAO PAULO (Reuters) - Les Brésiliens devraient plébisciter le bilan du président Luiz Inacio Lula da Silva en portant leurs suffrages sur le nom de son héritière désignée, Dilma Rousseff, dimanche à l'occasion de la présidentielle.

Dilma Rousseff, haut fonctionnaire qui brigue pour la première fois la fonction suprême, a même une bonne chance de remporter plus de 50% des suffrages exprimés pour s'épargner un second tour à la fin du mois, même si les derniers sondages traduisent un effritement des intentions de vote en sa faveur.

La présidentielle s'accompagnera d'élections visant à renouveler les 513 représentants de la Chambre des députés, les deux tiers du Sénat de 81 membres, les 27 postes de gouverneurs d'Etat et les 1.059 représentants des assemblées d'Etats.

Les premiers bureaux de vote ouvriront à 08h00 (11h00 GMT) dans le pays le plus vaste et le plus peuplé d'Amérique latine.

A l'exception de quelques bureaux isolés, le vote est électronique et les résultats peuvent être comptabilisés rapidement. Un premier sondage de sortie des urnes doit être diffusé à la fermeture des derniers bureaux à 18h00 (21h00 GMT) dans le fuseau horaire le plus à l'ouest, en Amazonie.

Grâce à Lula, dont la popularité rejaillit sur elle, Dilma Rousseff, ancienne militante d'extrême gauche engagée dans la lutte armée contre la dictature militaire au début des années 1970, peut devenir aujourd'hui la première femme à la tête de l'Etat.

Même si elle ne possède pas le charisme de son mentor, ni ce lien quasi charnel qu'il entretient avec ses électeurs, Dilma Rousseff promet de poursuivre la politique menée pendant huit années par son prédécesseur, mélange de mesures favorables aux marchés et de programmes de réduction des inégalités.

"Elle est la gestionnaire techniquement compétente dont le Brésil a besoin pour gérer toutes les ressources que nous avons désormais", estime Manuel Javen, enseignant de l'école publique à Brasilia. "Mais nous voterons aussi pour elle en raison de sa fidélité et de son amitié avec Lula", dit cet homme de 45 ans.

Javen espère que Lula, qui n'est pas autorisé par la Constitution à briguer un troisième mandat consécutif, sera de nouveau président après la prochaine élection, en 2014.

SECOND TOUR?

Lula a participé à tous les scrutins présidentiels depuis le rétablissement du suffrage direct en 1989, perdant à trois reprises avant de l'emporter en 2002.

Même s'il n'a pas été candidat cette fois, il a été omniprésent aux côtés de sa dauphine lorsque la campagne a été véritablement lancée il y a trois mois.

La candidate du Parti des travailleurs (PT) fondé par Lula a pris l'ascendant sur son principal rival du Parti social démocrate brésilien (PSDB) José Serra à partir de juillet et compte dans les sondages une vingtaine de points d'avance sur l'ancien ministre de la Santé, qui stagne à moins de 30%.

Dilma Rousseff a toutefois été affectée dans les dernières semaines de campagne par des accusations de corruption à l'encontre d'une ancienne collaboratrice, Erenice Guerra, qui lui a succédé en tant que directrice de cabinet de Lula. Elle a également perdu le soutien d'une partie des chrétiens évangéliques en raison de ses positions affichées par le passé en faveur de la dépénalisation de l'avortement.

Même si elle ne parvient pas à réunir dimanche plus de 50% des voix exprimées, elle est donnée large vainqueur en cas de duel au second tour, qui aurait lieu le 31 octobre, alors que José Serra peine à se démarquer de sa rivale.

L'ancienne ministre de l'Environnement Marina Silva, née pauvre en Amazonie, candidate du Parti Vert, a progressé dans les sondages dernièrement et recueille 15% des intentions de vote, mais sa présence au second tour devant José Serra serait une énorme surprise.

La popularité de Lula devrait aussi profiter aux élus de sa coalition au parlement, qui pourrait atteindre au Sénat la majorité qualifiée de 60% nécessaire à l'adoption de réformes constitutionnelles.

Jean-Stéphane Brosse pour le service français