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Des forêts russes irradiées ont subi des incendies

Mercredi matin, le ciel était quelque peu dégagé au dessus de Moscou, pour la première fois en trois semaines, grâce à un orage survenu aux premières heures de la journée. Les feux de forêt couvraient une superficie deux fois moindre que mardi. /Photo pri

Mercredi matin, le ciel était quelque peu dégagé au dessus de Moscou, pour la première fois en trois semaines, grâce à un orage survenu aux premières heures de la journée. Les feux de forêt couvraient une superficie deux fois moindre que mardi. /Photo pri - -

par Alexeï Anichtchouk MOSCOU (Reuters) - Les incendies en Russie ont touché des forêts polluées par les retombées radioactives de la catastrophe de...

par Alexeï Anichtchouk

MOSCOU (Reuters) - Les incendies en Russie ont touché des forêts polluées par les retombées radioactives de la catastrophe de Tchernobyl, a déclaré un responsable des services forestiers russes.

La crainte d'une dispersion de polluants radioactifs pourrait encore aggraver la crise que traverse l'Etat russe, en proie aux pires feux de forêt du pays depuis 1972 et à une vague de canicule sans précédent.

Prié de dire si les forêts contaminées par les retombées de Tchernobyl avaient été touchées, le directeur adjoint des services forestiers russes, Vassili Touzov, a répondu par l'affirmative.

"Oui, il y a eu des incendies. La plupart sont éteints à présent", a-t-il dit. Touzov n'a pas souhaité donner plus de détails, renvoyant à un communiqué de ses services selon lequel 39 km2 de forêts contaminées avaient été touchés par les flammes.

La province de Briansk, frontalière de l'Ukraine, a notamment été affectée. Après la fusion du réacteur 4 de la centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl, le 26 avril 1986, des poussières radioactives se sont déposées dans plusieurs pays d'Europe, notamment l'Ukraine, la Russie et la Biélorussie.

La branche russe de Greenpeace a indiqué que trois incendies s'étaient déclarés dans des forêts lourdement contaminées par des dépôts de césium 137 de la région de Briansk.

PLUIE D'ORAGE SUR MOSCOU

Mercredi, le niveau de radioactivité dans la région de Moscou était inchangé, et dans la norme acceptable, a indiqué Elena Popova, directrice du centre de surveillance des radiations de Moscou.

Priée de dire si les incendies pouvaient disperser des particules irradiées sur la région de Moscou, elle a déclaré que ce risque était encore théorique.

"Il est possible que le vent apporte de l'air contaminé des régions de Kalouga ou de Toula si des incendies majeurs s'y déclarent", a-t-elle dit.

Ces deux régions se situent à environ 200 km au sud-ouest de Moscou. Elles aussi ont été polluées par le nuage radioactif de Tchernobyl, mais selon Popova, elles sont pour l'instant épargnées par les flammes.

Mercredi matin, la fumée qui pesait sur Moscou depuis trois semaines s'était dissipée sous l'effet de vents forts et d'un orage, mais les services météo russes ont prévenu qu'elle pourrait revenir rapidement.

Dans la matinée, on pouvait voir de jeunes Russes faire la fête et danser sous la pluie sous un ciel parsemé d'éclairs.

Selon le ministère des Situations d'urgence, les feux de forêt couvraient mercredi une superficie deux fois moindre que la veille, passant de 1.740 km2 à 927 km2. Les autorités dénombrent encore plus de 165.000 personnes engagées dans la lutte contre 612 foyers distincts.

"Les feux de forêt n'ont pas cessé. Dès que le vent sera retombé, la fumée reviendra", a prévenu Roman Vilfand, directeur des services de prévision météo cité par l'agence de presse Interfax.

Dans leur dernier communiqué, les météorologues prévoient une poursuite de la canicule pour encore un à trois jours, avec toutefois une possibilité de pluies localisées.

Dans le centre de la partie européenne du pays, les maximales devraient osciller entre 37 et 40°C entre le 11 et le 13 août, avec des pluies et des orages dans le Sud.

Dans le nord-ouest, les températures de 35°C devraient être atténuées par des orages, tandis que le temps s'annonce sec dans le Sud, avec des pics de température entre 40 et 43°C.

Gregory Schwartz pour le service français