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Dernières tractations sur le climat avant cancun

Les négociations sur le climat reprennent lundi pour une semaine à Tianjin, en Chine, dernière étape avant la réunion de Cancun à la fin de l'année destinée à trouver un accord de lutte contre le réchauffement. /Photo d'archives/REUTERS/David Gray

Les négociations sur le climat reprennent lundi pour une semaine à Tianjin, en Chine, dernière étape avant la réunion de Cancun à la fin de l'année destinée à trouver un accord de lutte contre le réchauffement. /Photo d'archives/REUTERS/David Gray - -

par Chris Buckley TIANJIN, Chine (Reuters) - Les négociations sur le climat reprennent lundi pour une semaine en Chine, dernière étape avant la...

par Chris Buckley

TIANJIN, Chine (Reuters) - Les négociations sur le climat reprennent lundi pour une semaine en Chine, dernière étape avant la réunion de Cancun à la fin de l'année destinée à trouver un accord de lutte contre le réchauffement.

C'est la première fois que la Chine, l'un des principaux pays pollueurs de la planète, accueille une session de ces discussions parrainées par l'Onu pour trouver un successeur au protocole de Kyoto de réduction des émissions des gaz à effet de serre (GES), qui expire à la fin 2012.

Mais l'espoir, nourri par les militants écologistes et les scientifiques qui alertent contre les risques liés à une hausse de la température moyenne du globe, de voir les discussions aboutir à un accord contraignant est de plus en plus éloigné.

"Beaucoup de gens se demandent comment les gouvernements vont surmonter leurs divergences et obtenir des progrès en 2020", note Jennifer Morgan, du groupe écologiste américain World Ressources Institutes, à propos de Tianjin.

L'an dernier au sommet de Copenhague, les délégués de 200 pays n'ont pas réussi à s'entendre sur un texte contraignant. La réunion a surtout marqué le fossé et les intérêts divergents existant entre pays riches et pays en développement, que les précédentes sessions de discussions organisées cette année n'ont pas réussi à atténuer. Certains négociateurs redoutent même aujourd'hui un retour en arrière par rapport aux principes entérinés dans la capitale danoise.

Les responsables de la réunion de Tianjin espèrent dissiper une partie de cette méfiance en concluant des accords sur des points spécifiques, comme la mesure de la baisse des émissions de GES, les transferts de fonds d'adaptation vers les pays les plus démunis, ou le soutien à la lutte contre la déforestation.

REBÂTIR LA CONFIANCE

Si aucun progrès n'est enregistré en Chine, la prochaine grande réunion de l'Onu sur le climat, à Cancun du 29 novembre au 10 décembre, risque de s'achever par un nouvel échec, ce qui compliquerait l'objectif d'aboutir à un traité légalement contraignant avant l'expiration du protocole de Kyoto.

"Nous espérons que Tianjin permettra de jeter les bases pour Cancun, de créer une atmosphère de confiance", déclarait Jake Schmidt, du groupe américain Natural Resources Defence Council, cette semaine lors d'une visio-conférence.

La position des Etats-Unis est l'une des raisons qui poussent les observateurs au pessimisme. Le pays n'a jamais ratifié Kyoto et l'on redoute que les promesses du président Barack Obama en matière d'émissions de gaz à effet de serre ne soient jamais transposées par le Congrès.

La Chine accueille la réunion de Tianjin mais n'en fixera pas l'ordre du jour. L'objectif reste concentré sur la rédaction d'un projet de traité en vue de la conférence de Cancun.

La présence de Pékin est toutefois cruciale à la table des négociations. Les émissions chinoises de GES ont plus que doublé depuis 2000 et dépassent celles des Etats-Unis.

Les émissions de GES par la Chine ont atteint 7,5 milliards de tonnes de C02 en 2009, selon des chiffres du groupe pétrolier BP, mais Pékin continue de souligner que la Chine et les autres pays émergents doivent obtenir une certaine marge de manoeuvre dans les prochaines années, nécessaire à leur développement.

Les Chinois ont promis seulement de réduire leur "intensité carbone" - le montant de dioxyde de carbone émis pour chaque dollar d'activité économique - de 40-45% d'ici à 2020 par rapport à 2005.

Les Etats-Unis, l'Union européenne, demandent quant à eux à la Chine, l'Inde et les autres puissances émergentes de s'engager plus fermement à contrôler et au final à réduire leurs émissions, ainsi qu'à les soumettre davantage à une surveillance internationale.

En face, Pékin réclame aux pays riches des efforts supplémentaires en matière d'aide économique et technologique aux pays pauvres, et des engagements plus ambitieux en matière d'émissions.

Jean-Stéphane Brosse pour le service français