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Démentant sa fuite, Kadhafi se montre à la TV

Mouammar Kadhafi est apparu très brièvement lundi soir à la télévision libyenne pour démentir les rumeurs sur sa fuite au Venezuela et montrer aux manifestants qu'il n'entendait pas lâcher un pouvoir qu'il détient depuis plus de 41 ans.

Mouammar Kadhafi est apparu très brièvement lundi soir à la télévision libyenne pour démentir les rumeurs sur sa fuite au Venezuela et montrer aux manifestants qu'il n'entendait pas lâcher un pouvoir qu'il détient depuis plus de 41 ans. - -

Démentant les rumeurs de fuite à l'étranger, Mouammar Kadhafi est apparu à la télévision libyenne hier soir. Selon des ONG, on dénombre jusqu'à 400 morts dans le pays. La journée d'hier est qualifiée de « bain de sang ». Des avions de chasse auraient tiré dans la foule.

Au pouvoir depuis plus de 40 ans, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a fait taire les rumeurs sur son départ du pays mardi lors de sa première déclaration officielle depuis le début du mouvement de contestation populaire qui aurait fait entre 200 et 400 morts en une semaine selon les sources.
S'exprimant à la télévision libyenne pendant 22 secondes, Kadhafi a démenti les informations selon lesquelles il aurait fui au Venezuela, dirigé par son ami Hugo Chavez.

« Je veux montrer que je suis à Tripoli et non au Venezuela. Ne croyez pas les chaînes (de télévision) qui appartiennent à des chiens errants », a-t-il déclaré sous un gigantesque parapluie depuis sa voiture.
Lundi, à Bruxelles, le chef de la diplomatie britannique, William Hague, avait déclaré avoir connaissance d'informations suggérant que Kadhafi aurait fui la Libye et serait en route pour le Venezuela.

« Je voulais dire quelque chose aux jeunes de la place Verte (à Tripoli) et veiller tard avec eux mais il a commencé à pleuvoir. Dieu merci, c'est une bonne chose », a ajouté Kadhafi, arrivé au pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat militaire en 1969 contre le roi Idriss.

L'armée de l'air tire sur la foule

Selon un bilan établi par l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch à partir d'informations recueillies dans les hôpitaux, au moins 233 personnes ont été tuées lors d'affrontements entre forces de l'ordre et manifestants. D'autres ONG évoquent 400 victimes.
Les forces armées du colonel Kadhafi sont engagées dans un bras de fer de plus en plus sanglant pour le maintenir à la tête du pays. Selon la chaîne Al Djazira, qui cite des témoins, des appareils de l'armée de l'air ont ouvert le feu à munitions réelles lundi sur des foules de manifestants antigouvernementaux à Tripoli, la capitale.

Le Conseil de sécurité de l'Onu doit se réunir ce mardi pour discuter de la crise libyenne, selon des diplomates. Les récentes révolutions en Tunisie et en Egypte qui ont eu raison de leurs dirigeants respectifs a provoqué une onde de choc dans le monde arabe et ont inspiré les manifestants Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Condamnation internationale

La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a appelé à "mettre fin à ce bain de sang inacceptable". Les ministres des Affaires étrangères européens ont condamné la mort de manifestants et se sont engagés à soutenir une transition démocratique.

Des diplomates de la mission des Nations unies en Libye se sont rangés aux côtés de la population et ont appelé l'armée libyenne à renverser le « tyran Mouammar Kadhafi ». Enfin, l'armée égyptienne a annoncé le retrait des gardes-frontière libyens en poste à la frontière entre la Libye et l'Egypte.