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Début des essais de la "super-écumoire" dans le golfe du mexique

Le superpétrolier "A Whale" mouillé dans les eaux du Mississippi, jeudi. Le navire, adapté pour "écumer" le pétrole qui s'échappe depuis le 20 avril d'un puits de pétrole endommagé de BP, dans le golfe du Mexique, a entamé samedi ses essais. /Photo prise

Le superpétrolier "A Whale" mouillé dans les eaux du Mississippi, jeudi. Le navire, adapté pour "écumer" le pétrole qui s'échappe depuis le 20 avril d'un puits de pétrole endommagé de BP, dans le golfe du Mexique, a entamé samedi ses essais. /Photo prise - -

par Matthew Bigg LA NOUVELLE ORLEANS (Reuters) - Un superpétrolier adapté pour "écumer" le pétrole qui s'échappe depuis le 20 avril d'un puits de...

par Matthew Bigg

LA NOUVELLE ORLEANS (Reuters) - Un superpétrolier adapté pour "écumer" le pétrole qui s'échappe depuis le 20 avril d'un puits de BP, dans le golfe du Mexique, a entamé samedi ses essais.

Le navire appelé "A Whale" et surnommé "super-écumoire" opère pour deux jours un peu au nord du puits accidenté, sous la surveillance de la garde-côtes américaines, a déclaré Bob Grantham, porte-parole de TMT Shipping Offshore, propriétaire du bateau.

Si l'essai est concluant, TMT espère signer un contrat de nettoyage pour le bateau capable, selon son équipage, de prélever chaque jour 500.000 barils d'un mélange de pétrole et d'eau de la surface de la mer.

Les efforts de BP destinés à limiter les dégâts ont repris leur cours normal après le passage de la tempête Alex et la compagnie pétrolière a déclaré que son dispositif de capture du pétrole sur le puits accidenté avait vendredi permis de recueillir ou de brûler 25.290 barils.

La tempête est passée sur la zone affectée par la marée noire, au large des côtes de Louisiane, sans faire beaucoup de dégâts.

Mais les retombées de la pire catastrophe pétrolière offshore de l'histoire des Etats-Unis semblent loin d'être terminées.

Selon le Financial Times, les actionnaires de BP souhaitent un remplacement des dirigeants de la compagnie, peut-être lorsque la fuite sera colmatée.

Le directeur général de BP, Tony Hayward, tout comme son président, Carl-Henric Svanberg, sont dans le collimateur, écrit samedi le journal britannique en citant un important actionnaire.

COMMISSION D'ENQUÊTE

En l'absence de mesure pour arrimer le navire, BP pourrait devenir la cible de tentatives de prise de contrôle de la part de compagnies telles que ExxonMobil, Royal Dutch Shell ou Petrochina, ajoute le FT en citant une source travaillant à la stratégie de BP.

Un porte-parole de BP s'est refusé à tout commentaire.

La capitalisation boursière de BP a perdu quelque 100 milliards de dollars et le titre a cédé plus de la moitié de sa valeur depuis le début de la marée noire.

Les résultats des essais de la "super-écumoire" sont attendus lundi, a précisé Grantham, mais l'équipage s'attend à un succès en raison d'essais déjà effectués au large du Portugal et parce que le processus suit des principes bien établis de physique.

Par ailleurs, les co-présidents d'une commission présidentielle américaine d'enquête sur les causes de la catastrophe ont annoncé samedi qu'elle tiendrait sa première réunion publique à La Nouvelle Orléans les 12 et 13 juillet.

La commission, co-présidée par l'ancien sénateur américain Bob Graham et par William Reilly, ancien directeur de l'Agence de Protection de l'Environnement, devra aussi recommander une nouvelle règlementation pour prévenir de futures catastrophes.

Elle aura six mois pour remettre ses conclusions.

L'administration Obama a imposé un moratoire sur les forages offshore pour donner à la commission le temps de boucler ses investigations, mais un tribunal fédéral a levé cette interdiction.

Le gouvernement a fait appel et le département de l'Intérieur devrait annoncer la semaine prochaine un moratoire révisé.

Avec Leigh Coleman à Ocean Springs, Mississippi; Nicole Dupont pour le service français